(Moscou) La Russie a enregistré de nouveaux records : elle a recensé dimanche son nombre de contaminations à la COVID-19 le plus élevé depuis janvier, alors que les inquiétudes continuent de monter dans le monde face au variant Delta, qui pourrait entraîner une nouvelle vague de la pandémie.

La pandémie a accéléré cette semaine dans toutes les régions du monde, sauf en Amérique latine. En Asie, certains pays ont reconfiné toute ou partie de leur population.

La COVID-19 a fait au moins 3,974 millions de morts depuis son apparition fin 2019, selon un bilan établi dimanche par l’AFP.  

Concernant la gestion internationale de la pandémie, la prix Nobel d’économie Esther Duflo a estimé dimanche que les pays riches avaient commis plusieurs « erreurs », ce qui inquiète au moment où la coopération est nécessaire face à l’urgence climatique.

Selon elle, les pays occidentaux ont laissé passer plusieurs « occasions d’agir » pour sortir la planète de la pandémie, notamment en ne permettant pas aux pays plus pauvres de vacciner massivement leur population. « Pour cette raison, je suis très inquiète pour la coopération future entre les nations du monde, en particulier sur les problèmes qui vont se poser lors de la COP26 », la conférence mondiale sur le climat prévue en novembre à Glasgow (Écosse), a-t-elle ajouté.

Nouveau record russe

La Russie, qui continue d’être frappée de plein fouet par une nouvelle vague de COVID-19 portée par le variant Delta, a annoncé avoir recensé 25 142 nouvelles contaminations lors des dernières 24 heures, un record depuis le 2 janvier.  

PHOTO NATALIA KOLESNIKOVA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le pays avait déjà enregistré cette semaine des records de morts de la COVID-19 pendant cinq jours d’affilée, avec 697 décès annoncés samedi. Le bilan pour les dernières 24 heures s’établissait dimanche à 663 morts.

Le Kazakhstan voisin a annoncé un bilan de 3003 nouveaux cas en 24 heures, un record pour ce pays d’Asie centrale.

Face à la progression du variant Delta, le débat enfle en Europe sur la vaccination des soignants. En Italie, 300 d’entre eux ont saisi la justice en vue d’obtenir la levée de l’obligation qui leur est faite de se vacciner contre la COVID-19, selon la presse.

En France, à l’inverse, une centaine de médecins ont demandé au gouvernement de rendre la vaccination obligatoire pour les soignants des hôpitaux et des maisons de retraite avant début septembre afin d’« éviter une quatrième vague ».

Face à une campagne vaccinale anti-COVID-19 qui s’essouffle dans le pays, le « M. Vaccin » du gouvernement français, Alain Fischer, a averti que ceux qui attendent « commettent une erreur ». Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a, lui, mis en garde dimanche contre la « fracture vaccinale » qui pourrait provoquer « du ressentiment entre les Français » vaccinés et les autres.

Au Luxembourg, le premier ministre Xavier Bettel, 48 ans, a été placé dimanche en observation à l’hôpital pour 24 heures « par précaution » afin d’effectuer des analyses complémentaires, une semaine après avoir été testé positif à la COVID-19, selon un communiqué du gouvernement.

« Pression énorme » au Bangladesh

En Asie, l’Indonésie a imposé samedi pour deux semaines un confinement partiel dans la capitale Jakarta, sur l’île principale de Java, et à Bali, face à une vague sans précédent d’infections à la COVID-19. Les mosquées, les restaurants et les centres commerciaux ont été fermés, et le système de santé est au bord de l’asphyxie.  

Au Bangladesh, confiné depuis jeudi face à une hausse « inquiétante et dangereuse » du nombre de cas, les hôpitaux et familles des victimes n’arrivent plus non plus à faire face au rythme de contaminations dans la ville de Khulna, devenue l’épicentre de la nouvelle vague de contagions à la COVID-19.

« Nous faisons face à une pression énorme au niveau des admissions », a reconnu Niaz Muhammad, médecin en chef du gouvernement pour la région de Khulna.

Des témoignages décrivent la mort de proches qui n’ont pas pu recevoir d’oxygène.