(Bruxelles) Les discussions post-Brexit ont été suspendues entre le négociateur de l’UE Michel Barnier et son homologue britannique David Frost en raison d’un cas de COVID-19 dans l’équipe européenne, a annoncé le Français jeudi sur Twitter.

« Un des négociateurs de mon équipe a été testé positif à la COVID-19. Avec David Frost, nous avons décidé de suspendre les négociations à notre niveau pour une courte période », a écrit M. Barnier sur le réseau social, au moment où les discussions, menées cette semaine à Bruxelles, sont dans leur toute dernière ligne droite.

« Les équipes poursuivront leurs travaux dans le plein respect des règles », a ajouté le négociateur, qui avait lui-même été déclaré positif à la COVID-19 en mars dernier. Seules les réunions qui peuvent se tenir par visioconférence se poursuivent.

« La santé de nos équipes passe avant tout », lui a répondu M. Frost également sur Twitter.

« Les pourparlers reprendront en personne lorsqu’il sera jugé sûr de le faire », a affirmé un porte-parole britannique. Les discussions reprendront alors à Londres.

Cette suspension risque de ralentir un peu plus des discussions qui ont déjà pris beaucoup de retard par rapport aux ambitions initiales.

Il reste moins de 50 jours avant le 31 décembre, date à laquelle s’achèvera la période de transition post-Brexit pendant laquelle le Royaume-Uni – qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier dernier – cessera d’appliquer les normes européennes.

Sans traité commercial pour régir leur relation, Londres et Bruxelles courent le risque d’un nouveau choc économique, qui viendrait s’ajouter à l’épidémie de coronavirus.

Les négociateurs doivent conclure un accord suffisamment tôt avant la fin de l’année pour permettre sa ratification par le Royaume-Uni, mais aussi par le Parlement européen qui se réunit pour la dernière fois de l’année la semaine du 14 décembre.

Les pourparlers butent sur trois sujets, qui n’ont pas suffisamment avancé cette semaine, selon une source européenne : les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence, l’accès des Européens aux poissonneuses eaux britanniques, et la manière de régler les différends dans le futur accord.

Michel Barnier devait faire un point vendredi matin sur les discussions avec les ambassadeurs des États membres, mais il sera remplacé par un membre de son équipe, a-t-on appris de source européenne.