(Berlin) Les autorités allemandes se sont alarmées jeudi d’une « deuxième vague » en cours d’infections à la COVID-19 dans le pays, avec un risque de « propagation incontrôlée » alors qu’il avait été jusqu’ici présenté en modèle et moins touché que ses voisins.

« Le nombre d’infections augmente, particulièrement aujourd’hui, dans une ampleur préoccupante », a déclaré le ministre de la Santé Jens Spahn lors d’une conférence de presse à Berlin.

Le nombre de nouveaux cas quotidiens confirmés de COVID-19 en Allemagne a dépassé mercredi 4000, à 4058, pour la première fois depuis début avril, selon les chiffres publiés par l’autorité de veille sanitaire (RKI). Le record en 24 heures est de 6294, atteint le 28 mars.  

Le ministre de la Santé a appelé à ne pas « gâcher » le succès de l’Allemagne jusqu’ici dans le combat de la pandémie, pays proportionnellement moins affecté que ses voisins avec une mortalité en particulier nettement inférieure.

« Il est possible que nous ayons plus de 10 000 cas par jour, il est possible que le virus se propage de manière incontrôlée », a mis en garde également le président du RKI, Lothar Wieler.  

Plusieurs régions dans le rouge

« Les infections augmentent dans toutes les régions » et « la plupart des infections ont lieu en Allemagne » et ne proviennent pas de touristes de retour de congés à l’étranger, contrairement à la première vague d’infections en mars, a ajouté M. Wieler.

Au total, l’institut de veille sanitaire fait état sur son site internet de 310 144 cas confirmés dans le pays. Le seuil de 4000 avait pour la dernière fois été dépassé le 11 avril, en plein confinement.

Le nombre de morts, avec 16 de plus en 24 h, ainsi que de patients en réanimation reste cependant « relativement bas » a relevé M. Spahn.

Néanmoins pour la chancellerie allemande, le pays ne peut plus se voiler la face.

Dans plusieurs grandes villes « les chiffres augmentent très très rapidement. Cela veut dire que le traçage de contacts ne fonctionne plus à certains endroits, ce qui est le début classique d’une deuxième vague », a souligné le bras droit d’Angela Merkel, Helge Braun, sur la chaîne N-TV.

Ce bond intervient alors que les vacances d’automne doivent commencer dans une grande partie du pays.

Le gouvernement a appelé à limiter les voyages. Et les régions se sont accordées mercredi sur des restrictions de voyages avec interdiction de séjour dans les hôtels ou appartements touristiques pour des touristes en provenance de zones à risque nationales.

Couvre-feu à Berlin

Le nombre de villes et cantons dépassant les seuils d’infections autorisés, et donc menacés par des mesures locales de confinement, ne cesse d’augmenter.

La capitale Berlin est particulièrement dans le collimateur.  

Avec un taux d’incidence dépassant les 50 cas par 100 000 habitants en une semaine, seuil synonyme de nouvelles restrictions, certains arrondissements de Berlin, la ville de Brême ainsi que des circonscriptions au nord-ouest et près de Stuttgart sont en zone rouge.

Berlin et le centre financier Francfort ont imposé un couvre-feu et une restriction des contacts sociaux.

Dans la capitale allemande, la plupart des magasins ainsi que tous les restaurants et bars devront ainsi fermer de 23 heures à 6 heures du matin à partir de samedi et au moins jusqu’au 31 octobre.

L’Allemagne n’a jusqu’ici, même au plus haut de la pandémie, jamais effectué de confinement strict contrairement à plusieurs de ses voisins européens.

Au total, 9578 personnes infectées sont mortes de la maladie dans le pays.