(Londres) Le gouvernement britannique a reconnu vendredi une certaine « confusion » créée par les différentes exigences de quarantaine imposées par les nations du Royaume-Uni aux voyageurs, qui ont relancé la colère du secteur des transports concernant la gestion de la pandémie de nouveau coronavirus.

Les provinces britanniques d’Écosse et du Pays de Galles ont réimposé aux voyageurs en provenance du Portugal et Grèce (pour certaines îles pour le Pays de Galles) de se confiner pendant deux semaines à leur arrivée, en raison d’une résurgence de cas dans ces pays. Le gouvernement central britannique, responsable de ce type de décision pour la seule province d’Angleterre, n’a lui pour l’instant pas suivi.  

« Je me rends bien compte que cela crée de la confusion pour les gens de ne pas avoir une règle unique », a déclaré vendredi le ministre des Transports Grant Shapps sur Sky news, arguant que le Royaume-Uni « fonctionne de façon décentralisée » et qu’il ne pouvait en conséquence prendre des décisions que pour l’Angleterre.  

Selon M. Shapps, le gouvernement n’a pas remis la Grèce et le Portugal, destinations privilégiées des touristes britanniques, sur la liste des pays concernés par la quarantaine car les données dont il dispose montrent que le nombre de cas retournerait à la baisse.  

Après un été marqué par de multiples changements des règles de quarantaine, ces variations entre les différentes provinces britanniques ont suscité le mécontentement des secteurs aérien et du tourisme, déjà vent debout.

Le World Travel and Tourisme Council, qui représente ces deux secteurs, a dénoncé un « spectacle absurde » et une « loterie politique qui crée le chaos ».  

« Nous devons de toute urgence rétablir la confiance pour voyager, et non créer davantage d’incertitude », a déclaré dans un communiqué sa PDG Gloria Guevara, pointant « l’impact économique dévastateur » de ces quarantaines « qui ne sont d’aucune aide ».  

Elle appelle le gouvernement à adopter une « réponse coordonnée dans tout le Royaume-Uni », mais aussi un « programme complet de dépistage des voyageurs ». « Cela reviendra moins cher que le coût économique engendré par ces quarantaines », notamment en termes d’emplois, a ajouté Mme Guevara.  

Mais cette solution a été balayée vendredi par M. Shapps, selon qui les tests dans les aéroports ne constituent pas « la solution miracle » pour mettre fin aux quarantaines, car la « grande majorité » des cas asymptomatiques ne seraient selon lui pas détectés par un seul test.  

Pays le plus durement touché en Europe, le Royaume-Uni déplore 41 500 morts du nouveau coronavirus.