(Moscou) La présidente de la commission électorale russe a été agressée dans la nuit de jeudi à vendredi par un homme qui s’est introduit chez elle et lui a tiré dessus au taser, a annoncé la police russe.

L’attaque a visé Ella Pamfilova vers 1h30 du matin, juste avant des élections locales contestées dimanche, qui ont provoqué des manifestations massives de l’opposition dénonçant le rejet de ses candidats.

La police a décrit l’agression chez Mme Pamfilova, 65 ans, dans un village à l’extérieur de Moscou, comme «une attaque armée», ajoutant que l’agresseur «est entré dans la véranda de la maison par une fenêtre et a touché la propriétaire avec un pistolet à impulsion électrique plusieurs fois, après quoi il a fui».

La présidente de la commission électorale russe a participé à une conférence de presse vendredi, et n’avait pas de séquelles visibles de l’agression. Elle a assuré qu’elle allait bien. «Je survivrai», a-t-elle déclaré aux journalistes, selon des images diffusées à la télévision.

«Il portait des gants et un masque. Je suis sous le choc: imaginez que vous vous réveillez et qu’il y a un homme chez vous qui essaie de vous attaquer», a-t-elle ajouté.

«Je veux croire que c’était un accident […] Peut-être que quelqu’un voulait me faire peur, ou qu’il s’est trompé de maison ou qu’il voulait voler quelque chose», a-t-elle encore déclaré.

Le puissant Comité d’enquête russe a annoncé qu’il sera en charge de l’enquête.

Des médias publics russes ont supposé que l’attaque pouvait être liée à l’élection de dimanche. «Qu’est-ce que c’est, un cambriolage ou l’exécution d’un ordre pour gêner l’élection?» s’est interrogé la télévision publique Rossiya 24.

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a de son côté dénoncé une «fausse» agression.

Présidente de la commission électorale russe, Ella Pamfilova a entériné le rejet de la plupart des candidats de l’opposition aux élections pour le Parlement de Moscou, au motif que les signatures de soutien d’électeurs dont ils avaient besoin étaient pour la plupart invalides.

Cela a provoqué le plus fort mouvement de contestation de l’opposition depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012.

La jeune avocate Lioubov Sobol, qui a mené le mouvement de contestation cet été, a dit espérer que «les coupables seront trouvés rapidement». «Pamfilova devrait certainement être jugée pour la falsification des élections. Mais je suis contre les punitions extra-judiciaires», a-t-elle déclaré sur sa page Facebook.