Lieu de culte, monument historique, haut lieu touristique et point de rencontre pour les Parisiens : la cathédrale Notre-Dame de Paris a marqué non seulement les siècles, mais aussi tous ceux qui ont eu la chance de la voir. Survol de ce qui a fait de cette cathédrale l’« âme de Paris ».
Héritage du Moyen Âge
C’est en 1163 qu’est posée la première pierre de Notre-Dame de Paris, à l’initiative de l’évêque Maurice de Sully, qui souhaite donner à la capitale une cathédrale dédiée à la Vierge Marie. Cette œuvre dont la construction s’étalera sur environ deux siècles est située là où se sont élevées auparavant deux églises. Sa charpente est entièrement faite de bois de chêne et il a fallu 1300 arbres pour la réaliser, ce qui a valu à cette impressionnante structure le surnom de « forêt ».
Partie prenante de l’histoire
À l’intérieur de la cathédrale gothique s’est écrite une partie de l’histoire de la France : c’est là que s’est marié Henri de Navarre – qui deviendra Henri IV – avec Marguerite de Valois, qu’a eu lieu le procès de la réhabilitation de Jeanne d’Arc, mais aussi le sacre de Napoléon. Notre-Dame de Paris a vu passer la Révolution, au cours de laquelle la flèche sera démontée et de nombreuses statues détruites, puis deux conflits mondiaux auxquels elle a résisté dignement.
Lieu de culte
La fréquentation de la cathédrale comme lieu touristique n’empêchait en rien les fidèles d’y assister à des messes. Cinq offices y étaient quotidiennement tenus, sept les dimanches. En comptant les cérémonies entourant les fêtes religieuses, comme celles qui allaient avoir lieu dans le cadre de la Semaine sainte, ce sont plus de 2000 offices qu’on y célébrait chaque année.
Haut lieu touristique
Chaque jour, environ 30 000 personnes foulaient le sol de la cathédrale, pour une moyenne annuelle de 13 millions de visiteurs venus de partout dans le monde. C’était le lieu touristique le plus fréquenté de la capitale française, devant la basilique du Sacré-Cœur et le musée du Louvre.
Inscrite dans la trame sonore de la ville
Les cloches de Notre-Dame résonnaient tous les quarts d’heure, puis selon un horaire bien précis en fonction des offices, mais Paris les entendait aussi marquer la mort ou l’élection d’un pape. Elles ont sonné l’armistice le 11 novembre 1918 à 11 h, la libération de Paris le 25 août 1944 à 19 h, de même que le glas aux funérailles du général de Gaulle et de François Mitterrand, puis au lendemain de l’assassinat de journalistes de Charlie Hebdo, en janvier 2015.
L’imaginaire de Victor Hugo
En publiant le roman Notre-Dame de Paris en 1831, Victor Hugo obtient non seulement un immense succès, mais il scelle la cathédrale dans l’imaginaire collectif et alimente le mouvement qui mène à sa restauration au XIXe siècle. Quasimodo, Esmeralda, Gringoire, Frollo : les personnages sont repris tantôt au théâtre, tantôt au cinéma, ou dans des œuvres musicales – parmi lesquelles figure la populaire comédie musicale de Luc Plamondon. Walt Disney offre son interprétation en 1996 en produisant le film d’animation Le Bossu de Notre-Dame, inspiré de l’œuvre de Victor Hugo.
Joyau du patrimoine mondial
« Chef-d’œuvre d’architecture du Moyen-Âge », « référence certaine dans la diffusion de l’architecture gothique » : l’UNESCO a inscrit Notre-Dame de Paris au Patrimoine mondial en 1991. Hier, la directrice générale de l’organisme, Audrey Azoulay, disait se tenir « aux côtés de la France pour sauvegarder et réhabiliter ce patrimoine inestimable ».
16 statues épargnées
Les miraculées de Notre-Dame de Paris, ce sont peut-être elles : 16 statues de cuivre de trois mètres de haut ont été décrochées jeudi dernier pour être restaurées, un événement qualifié d’historique. Depuis l’installation de ces immenses statues de 250 kg en 1860, c’était la première fois qu’elles étaient décrochées de la flèche de la cathédrale. Elles devaient y retourner en 2022 avec leur lustre d’antan.
- Avec l'Agence France-Presse et notredamedeparis.fr