Des milliers d'écoliers britanniques ont pris part vendredi à une « grève » des cours et manifesté dans plusieurs villes du Royaume-Uni pour exiger des décisions politiques contre le changement climatique.

Sur Parliament Square à Londres, la place qui borde le parlement, des centaines d'adolescents se sont réunis aux cris de « Sauvez notre planète » (« Save our planet »), allumant des fumigènes et grimpant sur des statues pour alerter sur la dégradation de l'environnement.

« Nous nous sommes mis nous-mêmes dans cette situation périlleuse, c'est notre responsabilité d'en sortir », a déclaré à l'AFP Hal, 15 ans, scolarisé dans l'est de la capitale. La manifestation « est autant un message envoyé aux politiciens, qu'un moyen de sensibiliser tout le monde », a ajouté l'adolescent, qui avait conservé sur lui son uniforme pour rappeler qu'il devait en principe être en cours.

Les manifestants ont fièrement brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire « Nous défendons ce à quoi nous tenons », « Je vais être collé pour ça », ou « Rendons la planète cool de nouveau » (« Make Earth Cool Again »).

Des mobilisations similaires se sont tenues dans des dizaines de villes à travers le Royaume-Uni, notamment à Brighton (sud de l'Angleterre), Oxford (centre), Leeds ou Manchester (nord).

La plupart des élèves ont expliqué avoir obtenu l'autorisation de leurs établissements pour prendre part au mouvement européen « Youth Strike 4 Climate » (« La jeunesse en grève pour le climat »), qui a également mobilisé en Belgique, en France, en Allemagne ou en Suède.

« Je suis originaire d'Allemagne, et mes amis ont déjà pris part au mouvement. Quand j'ai vu certaines personnes en parler ici, je me suis dit "il faut que je participe" », a témoigné Emilie El-Harake, étudiante en arts de 17 ans.

« Les jeunes sont bien plus conscients de ces problématiques », a estimé son amie Erin Mantle, 16 ans. « On peut agir avec des petits gestes, mais c'est au gouvernement de prendre les grandes décisions ».

Un porte-parole du gouvernement a salué l'engagement des « jeunes pour les causes qui les touchent » mais a regretté que les manifestations fassent « perdre du temps de cours, alors que les professeurs les ont soigneusement préparés ».

Une déclaration qui n'a pas manqué de faire réagir l'adolescente suédoise Greta Thunberg, qui avait contribué au lancement de cette mobilisation.  

« La première ministre dit que les écoliers en grève "perdent du temps de cours". C'est certainement le cas. Mais les politiques, par leur inaction, ont perdu 30 ans. C'est légèrement pire », a-t-elle écrit sur Twitter.

Ces manifestations interviennent avant une journée de mobilisation internationale de la jeunesse en faveur du climat le 15 mars, initiée par Greta Thunberg.