Vingt-cinq autres témoins ont été convoqués dimanche par les procureurs engagés dans l'enquête sur la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, tué à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, a indiqué la télévision turque NTV, sans autres informations.

Des membres du personnel du consulat saoudien à Istanbul, notamment des techniciens, des comptables et un chauffeur, avaient déjà témoigné vendredi devant le principal tribunal d'Istanbul.

Les responsables saoudiens ont finalement admis ce que tout le monde redoutait : le journaliste critique du régime de son pays, qui n'avait plus donné signe de vie depuis le 2 octobre, a été victime d'un homicide. Les autorités saoudiennes ont évoqué une « rixe » dans l'enceinte du consulat.

La police et les procureurs turcs ont fouillé le consulat et la résidence du consul saoudien. Les enquêteurs ont aussi passé au peigne fin une forêt étendue proche d'Istanbul, pour tenter de retrouver son corps, mais celui-ci reste introuvable.

Le président Recep Tayyip Erdogan et les principaux responsables turcs ont manifesté une grande prudence sur cette affaire, se gardant de dénoncer directement l'Arabie saoudite et se réfugiant derrière l'enquête en cours.

Des médias turcs ont cependant rapporté que les autorités de leur pays disposaient d'enregistrements montrant que les tortionnaires de Jamal Khashoggi lui auraient coupé les doigts avant de la décapiter.

« La Turquie rendra publics [les résultats de l'enquête], quoi qu'il ait pu se passer. Personne ne doit en douter », a déclaré samedi le porte-parole du parti AKP au pouvoir, Omer Celik.