Plusieurs partisans du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, ont été interpellés vendredi à la veille d'une manifestation contre l'investiture, le 7 mai, du président Vladimir Poutine pour un quatrième mandat, selon deux ONG.

Selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le suivi des arrestations, un partisan de M. Navalny a été détenu alors qu'il distribuait des tracts à Riazan, dans le centre du pays, tandis qu'une coordinatrice locale de l'opposant a été interpellée dans sa cour d'immeuble à Krasnoïarsk, en Sibérie.

L'organisation d'opposition «Russie Ouverte» a également rapporté l'arrestation de militants à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville du pays, et à Krasnodar, dans le sud.

Un autre militant a été convoqué par les enquêteurs à Khabarovsk, dans l'Extrême-Orient, tandis que la police a perquisitionné les locaux du mouvement de M. Navalny à Ekaterinbourg, dans l'Oural, et saisi les tracts appelant à se rendre à la manifestation de samedi, selon OVD-Info.

«Le vieillard peureux Poutine pense qu'il est un Tsar. Il n'est pas un Tsar et c'est pour cela qu'il faut sortir dans la rue le 5 mai», a de son côté déclaré Alexeï Navalny sur Twitter.

M. Navalny a appelé les Russes à manifester leur colère dans tout le pays samedi, deux jours avant la cérémonie d'investiture de Vladimir Poutine, réélu le 18 mars pour un quatrième mandat présidentiel.

Déclaré inéligible en raison d'une condamnation pénale qu'il estime orchestrée par le Kremlin, Alexeï Navalny n'avait pas pu se présenter à l'élection présidentielle. Il espère répéter samedi le succès des manifestations antigouvernementales qu'il avait organisées l'an passé.

À la veille de l'investiture précédente de Vladimir Poutine, le 6 mai 2012, une manifestation anti-Kremlin sur la place Bolotnaïa à Moscou avait été émaillée d'affrontements avec la police.

Plusieurs manifestants avaient été condamnés à des peines allant jusqu'à trois ans et demi de prison pour ces violences dans un procès dénoncé par des organisations de défense des droits de l'Homme comme un «simulacre» de justice.