Les enquêteurs espagnols poursuivaient samedi leurs investigations sur le déraillement d'un train transfrontalier, qui a fait quatre morts vendredi dans le nord-ouest de l'Espagne et pourrait être dû à un excès de vitesse.

Un représentant de Renfe, l'entreprise ferroviaire espagnole, a indiqué à l'AFP que la boîte noire du train était en cours d'analyses.

Le petit train reliait la ville de Vigo en Espagne à celle de Porto au Portugal, avec 65 personnes à bord. Il a déraillé vendredi matin alors qu'il allait entrer en gare, dans la localité d'O Porriño en Galice, après avoir été dévié vers une voie secondaire, car des travaux étaient en cours sur la voie principale.

Le train a heurté un pylône électrique et le premier des trois wagons s'est renversé.

Quatre personnes ont trouvé la mort dans l'accident: le conducteur portugais, le contrôleur de nationalité espagnole tout comme un jeune homme de 23 ans, ainsi qu'un voyageur américain.

Quarante-huit personnes ont été blessées dont des touristes étrangers. Treize d'entre elles restaient hospitalisées samedi, selon les autorités régionales.

Le ministre de l'Equipement, Rafael Catalá, avait assuré vendredi que le train avait passé toutes les révisions de rigueur, la dernière la veille du drame, et que le conducteur présentait «tous les certificats et garanties» nécessaires.

Sans privilégier aucune piste, le ministre avait confirmé à la presse des témoignages faisant état de «travaux d'entretien des voies». «Ces travaux (...) impliquent l'obligation de réduire la vitesse», avait-il relevé.

La vitesse est limitée à 30 km/h sur la voie secondaire de la gare de O Porriño, mais le train aurait pu rouler à une vitesse bien supérieure, son wagon de tête ayant été détruit dans l'accident.

Une commission d'enquête dépendant du ministère de l'Équipement travaille à l'analyse des causes de l'accident. Une enquête judiciaire est menée en parallèle.

Aucun commentaire sur ces investigations n'a pu être obtenu samedi auprès de l'entreprise publique Adif, gestionnaire du réseau.

Il y a trois ans, l'Espagne avait été endeuillée par une énorme catastrophe ferroviaire qui avait fait 80 morts, également en Galice, où le train roulait à une vitesse très excessive: il avait déraillé à 179 km/h au lieu des 80 km/h autorisés.

Seul avait été mis en cause le conducteur, distrait par une conversation téléphonique quelques minutes avant le drame, mais la justice a rouvert l'enquête en juin pour déterminer si le gestionnaire du réseau pourrait avoir une part de responsabilité.