Malgré une impopularité record, des manifestations parfois violentes et une fronde dans son propre camp, le président François Hollande a assuré mardi qu'il ne renoncerait pas à sa réforme contestée du droit du travail, affichant sa combativité à onze mois de la fin de son mandat.

Scène devenue familière depuis le début du mouvement dans toute la France contre ce projet de loi, il y a plus de deux mois, de nouvelles échauffourées ont opposé policiers et manifestants mardi. À Paris, où plus de 11 000 personnes ont manifesté selon la police (55 000 selon un syndicat), des gaz lacrymogènes ont répondu aux jets de projectiles.

«Je ne cèderai pas parce qu'il y a eu trop de gouvernements qui ont cédé», a averti François Hollande dans une intervention aux accents de précampagne électorale. Cette loi, «va passer parce qu'elle a été discutée (...) amendée», a-t-il justifié, assurant avoir le soutien des syndicats réformateurs et d'une majorité de socialistes.

Faute de majorité, son gouvernement a pourtant dû recourir la semaine dernière à une arme constitutionnelle pour faire adopter le texte en première lecture sans vote des députés.

Ce passage en force n'a pas mis fin à la contestation. Mardi, des routiers ont ouvert une nouvelle semaine de mobilisation en bloquant des sites.

À Toulouse, des militants s'en sont pris à la permanence d'un député socialiste, et à Nantes (ouest), les forces de l'ordre ont usé de lances à eau pour en repousser d'autres.

Des grèves sont prévues dans les transports toute la semaine, 15% des vols seront supprimés jeudi à l'aéroport parisien d'Orly. «Quand on n'est pas entendu, il faut essayer de se faire entendre», a résumé Philippe Martinez, le numéro un du syndicat contestataire CGT.

L'objectif affiché de la réforme est d'assouplir les règles du droit du travail pour lutter contre un chômage qui affecte 10% de la population. Mais pour ses détracteurs, majoritairement de gauche, le texte est trop favorable aux entreprises et risque d'accroître la précarité des salariés.

Les cortèges se sont peu à peu clairsemés au fil des semaines, mais ils se sont durcis avec des violences, en particulier contre la police.

Les casseurs, «ça suffit!», a lancé le président, en évoquant «plus d'un millier d'interpellations, 60 condamnations» et «350 policiers blessés» depuis le début du mouvement.

Les syndicats policiers ont appelé à descendre dans la rue mercredi pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme une «haine anti-flic».

Lapsus révélateur

Dans ce contexte agité, le président français, qui ne recueille que 15% d'opinions favorables dans les sondages, ne semble pas prêt à renoncer à une autre bataille: celle de sa réélection.

S'il n'a pas encore officiellement dévoilé ses intentions pour 2017, il s'échine depuis des semaines à défendre son bilan, enchaîne les annonces favorables à son électorat (revalorisation des salaires des fonctionnaires, primes pour les instituteurs...) et veut s'imposer comme le candidat naturel de la gauche.

La France «va mieux», a-t-il répété mardi en s'appuyant sur une légère embellie économique.

Il a accusé l'opposition de droite de vouloir supprimer 350.000 postes de fonctionnaires, de proposer une taxation «injuste» de la consommation ou de vouloir favoriser les revenus du capital.

«Il n'y a pas d'alternative de gauche», a-t-il assuré, alors que son ministre de l'Économie Emmanuel Macron a fondé un mouvement «ni à droite ni à gauche» et que son ancien ministre Arnaud Montebourg veut bâtir «un grand projet alternatif» plus à gauche.

«Si je ne suis pas... si la gauche n'est pas reconduite, ce sera la droite qui l'emportera ou l'extrême droite», a-t-il enchaîné dans un lapsus révélateur.

Reste l'épineuse question du recul du chômage, dont François Hollande a fait la condition d'une nouvelle candidature. «La bataille n'est pas gagnée», a-t-il reconnu, mais «je me bats tous les jours».

«C'est un discours électoral», a estimé l'ancien Premier ministre de droite Jean-Pierre Raffarin. «François Hollande est en campagne», a renchéri le sénateur d'opposition Bruno Retailleau.

Lapsus révélateur

Dans ce contexte agité, le président Hollande, qui recueille seulement 15 % d'opinions favorables dans les sondages, ne semble pas prêt à renoncer à une autre bataille: celle de sa réélection.

Même s'il n'a pas encore officiellement dévoilé ses intentions pour 2017, il s'échine depuis des semaines à défendre son mandat, enchaîne les annonces en faveur de son électorat (revalorisation des salaires des fonctionnaires, primes pour les instituteurs...) et s'évertue à s'imposer comme le candidat naturel de la gauche.

La France «va mieux», a-t-il redit mardi en s'appuyant sur une légère embellie économique et des créations d'emploi qui pourraient permettre d'annoncer des réductions d'impôts à l'été.

Soucieux de s'ancrer à gauche, il a accusé l'opposition de droite de vouloir supprimer 350 000 postes de fonctionnaires, de proposer une taxation «injuste» de la consommation ou de vouloir favoriser les revenus du capital.

«Il n'y a pas d'alternative de gauche», a-t-il également assuré, alors que son ministre de l'Économie Emmanuel Macron a fondé un mouvement «ni à droite ni à gauche», tandis que son ancien ministre Arnaud Montebourg veut bâtir «un grand projet alternatif» plus à gauche.

«Si je ne suis pas... si la gauche n'est pas reconduite, ce sera la droite qui l'emportera ou l'extrême droite», a-t-il enchaîné dans un lapsus révélateur.

Reste l'épineuse question du chômage, dont François Hollande a fait du recul la condition d'une nouvelle candidature. «La bataille n'est pas gagnée», a-t-il reconnu, en s'affichant, là encore, volontariste: «je me bats tous les jours».

«C'est un discours électoral», en a conclu l'ancien premier ministre de droite Jean-Pierre Raffarin. «François Hollande est en campagne», a renchéri le sénateur d'opposition Bruno Retailleau, évoquant un «exercice mélangeant approximation et méthode Coué, mâtiné d'une dose de cynisme».