Le parti néonazi grec Aube dorée, qui se trouvait vendredi dans la ligne de mire de la justice après le meurtre d'un musicien antifasciste, laisse planer la menace d'une démission de ses 18 députés et d'élections partielles anticipées.

«Nous allons épuiser tous les moyens pour défendre notre honneur politique, dans le cadre des droits constitutionnels», a déclaré aux médias le leader du parti Nikos Michaloliakos jeudi soir, en sortant du Parlement.

«Toute éventualité est possible. Si le pays entre dans un cercle d'instabilité, la responsabilité incombe à ceux qui accusent Aube dorée, non à nous», a-t-il lancé.

Des élections partielles dans plus d'une dizaine de régions replongeraient le pays en campagne électorale, au moment où la fragile coalition gouvernementale droite-socialiste négocie avec les créanciers internationaux la poursuite de versements de prêts, pour sortir le pays de la crise.

Les déclarations de M. Michaloliakos interviennent alors que son parti est au centre d'une vaste enquête judiciaire confiée à la Cour suprême, après le meurtre du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, le 18 septembre par un néonazi ayant des liens avec Aube dorée, un drame qui a choqué l'opinion publique.

Des rumeurs dans la presse locale ces derniers jours ont fait état de l'éventuelle démission des députés d'Aube dorée, qui sont entrés pour la première fois au Parlement lors des dernières élections, en juin 2012.

Le meurtre de Pavlos Fyssas a été l'occasion de révéler ouvertement la quasi-impunité dont bénéficiait jusque-là Aube dorée, pour des violences perpétrées contre des migrants et des militants de gauche ces dernières années.

Face à ces accusations, le premier ministre conservateur Antonis Samaras a rassuré que son gouvernement allait protéger «la démocratie» et s'est engagé à la fermeté face aux violences.

Par ailleurs, la Cour suprême a lancé une enquête sur une association de militaires réservistes, «La communauté des réservistes des forces spéciales», qui est apparue pour la première fois publiquement, et qui appelle dans un communiqué sur l'internet à un rassemblement samedi dans le centre d'Athènes.

Cette association, dont la représentativité est jugée minime par la presse, réclame «la démission du gouvernement et la constitution d'un gouvernement d'urgence nationale».