Un des deux proches des trois militantes kurdes assassinées le 9 janvier à Paris va être présenté lundi à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen (inculpation), a-t-on indiqué de source judiciaire.    

Une seconde personne arrêtée jeudi a été libérée, ajoute-t-on.

Le suspect qui va être présenté à la justice est un Kurde de 30 ans né en Turquie, qui vit à La Courneuve dans la banlieue nord de Paris. Il aurait été le chauffeur d'une des femmes assassinées le 9 janvier.

«Il faut encore rester prudent, mais on s'oriente a priori vers un règlement de comptes interne, même si pour l'instant, le rôle exact du suspect qui doit être présenté au juge doit être éclairci», a estimé une source proche du dossier.

Le suspect avait déjà été entendu par les enquêteurs avant son placement en garde à vue jeudi. Des contradictions ont été relevées par les enquêteurs dans le récit de son emploi du temps le jour des meurtres, grâce notamment à plusieurs témoignages et aux images de la vidéo-surveillance.

Il a nié face aux enquêteurs toute implication dans ces assassinats. «En revanche, il n'a rien voulu expliquer sur ses contradictions. Confronté aux éléments que les enquêteurs lui ont avancés, il n'a rien voulu dire», a assuré cette source.

Selon une source proche du dossier, confirmant une information de 20 minutes, des traces de poudre, des résidus de tir, ont été retrouvés sur l'un de ses vêtements. Mais le résultat des expertises n'était pas encore connu lundi.

Le suspect et un autre Kurde, qui a été libéré, avaient été arrêtés jeudi et placés en garde à vue, dans une opération menée par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle parisienne.

Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour «assassinats en relation avec une entreprise terroriste» et «participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste».

Les trois militantes, liées au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, interdit en Turquie), avaient été tuées par balle dans les locaux d'une association de leur communauté dans le nord-est de Paris, tout près de la gare du Nord.

Leurs corps ont été retrouvés dans la nuit du 9 au 10 janvier.

Parmi les trois victimes figurait Sakine Cansiz, 55 ans, considérée comme proche du chef emprisonné de la rébellion, Abdullah Öcalan, qui mène une lutte armée contre l'armée turque depuis 1984 pour obtenir l'autonomie du sud-est du pays peuplé majoritairement de Kurdes.

Les deux autres victimes étaient Fidan Dogan et Leyla Soylemez.