Des balles ont été adressées par courrier à cinq responsables politiques nord-irlandais, alors que la province britannique a été récemment secouée par des violences après un vote controversé sur le drapeau britannique, ont indiqué mercredi les deux partis dont les membres ont été visés.

Des représentants du Sinn Fein, parti nationaliste, et du Parti de l'Alliance, non communautaire, ont reçu ces menaces par la poste. Les deux partis s'étaient prononcés pour que le drapeau britannique ne flotte plus en permanence sur le bâtiment de la mairie de Belfast, la capitale de l'Irlande du Nord, lors d'un vote au conseil municipal au 3 décembre.

Cette décision avait provoqué plusieurs nuits de violences de la part de loyalistes, des protestants fermement attachés au maintien de l'Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Une trentaine de policiers avaient été blessés et une quarantaine de personnes arrêtées.

Cinq balles sont arrivées dans cinq enveloppes, «sans message», à l'assemblée nord-irlandaise, selon un porte-parole du Parti de l'Alliance. Elles ont été découvertes lors d'un contrôle de routine au service courrier et n'ont pas été remises à leur destinataire, a-t-il précisé.

«Les menaces contre les hommes politiques sont en augmentation, mais cela ne nous empêchera pas de travailler», a-t-il ajouté.

Ces courriers représentent «une escalade dans la tentative d'intimider des représentants élus», a estimé Gerry Kelly, élu Sinn Fein à l'assemblée nord-irlandaise et visé par l'un de ces courriers.

Les autres balles étaient adressées à son collègue du Sinn Fein Alex Maskey, ainsi qu'au chef du Parti de l'Alliance, David Ford, à la députée Naomi Long et au conseiller municipal Gerardine Mulvenna, tous les deux membres du Parti de l'Alliance.

L'Irlande du Nord, province britannique semi-autonome, a connu trente ans de violences intercommunautaires qui ont fait 3500 morts. Ces violences ont opposé protestants unionistes souhaitant le maintien de l'Irlande du Nord dans le Royaume-Uni et républicains catholiques partisans d'une unification avec la République d'Irlande.

Malgré l'accord de paix de 1998 qui a établi un partage du pouvoir entre catholiques et protestants, des incidents sporadiques se produisent encore dans la province.