Les deux prétendants à l'héritage politique de Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé et l'ex-premier ministre François Fillon sont toujours en conflit près de trois semaines après l'élection contestée pour la présidence de l'UMP (opposition de droite).

Dans un feuilleton politique aux faux airs de négociations internationales, Jean-François Copé, 48 ans, et François Fillon, 58 ans se sont brièvement rencontrés en tête-à-tête jeudi, pour la quatrième fois depuis lundi, avec un seul résultat : ils ont décidé de se revoir en début de semaine prochaine.

L'enjeu de leur discorde, dont les épisodes rythment l'actualité française depuis près de 20 jours : la présidence de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), la machine électorale - quelque 300 000 militants et 20 à 30 millions d'euros (26 à 39 milliards de dollars) de financement public annuel -, qui avait aidé l'ex-président Nicolas Sarkozy à prendre le pouvoir en 2007.

Négligé, M. Copé a été proclamé à deux reprises vainqueur du scrutin militant du 18 novembre dernier. Favori des sondages parmi les sympathisants, M. Fillon conteste ce résultat, avec des accusations de fraudes et de bulletins oubliés à la clé.

En coulisse, les tentatives de médiation de Nicolas Sarkozy n'ont pas abouti. M. Fillon a même créé avec quelque 70 députés à l'Assemblée un groupe séparé de l'UMP, le R-UMP, jusqu'à obtenir de nouvelles élections pour la présidence de l'UMP.

L'ancien premier ministre demande ce nouveau vote «dans les meilleurs délais». Théoriquement élu jusqu'en 2015, M. Copé a finalement accepté le principe d'un nouveau vote, mais après les élections locales de 2014, et en soumettant cette idée par référendum aux militants.

Ces querelles au sein de la famille politique de Nicolas Sarkozy vont-elles affaiblir l'UMP au détriment du Front national (extrême droite)? Première réponse dimanche avec trois élections législatives partielles.

La crise de l'UMP, selon le politologue Gaël Sliman, est «tombée au meilleur moment pour (le président François) Hollande et (le premier ministre Jean-Marc) Ayrault, car elle a permis de détourner l'attention des médias et de l'opinion au moment où l'exécutif traversait une très mauvaise séquence».