Les critiques fusaient lundi contre les autorités russes après qu'un bouchon de 190 km dû à la neige a bloqué pendant trois jours la route Moscou/Saint-Pétersbourg et des milliers de conducteurs.        

Rétablie lundi matin, la circulation se bloquait de nouveau dans la soirée, alors que de nouvelles chutes de neige étaient attendues, selon les médias.

«Ce qui s'est passé c'est une bonne leçon pour tous les services. Ils doivent travailler sur les routes et non dans des bureaux bien chauffés», a déclaré le ministre russe des Situations d'urgence, Vladimir Poutchkov, à la télévision russe.

«Je demande d'en tirer les conclusions et que les routes soient correctement préparées, car l'hiver vient seulement de commencer», a-t-il ajouté.

Dès vendredi, des embouteillages monstres s'étaient formés en raison de fortes chutes de neige, sur la route de 700 kilomètres reliant les deux premières villes du pays, Moscou à Saint-Pétersbourg (nord-ouest).

Selon le ministère des Situations d'urgence, le bouchon s'est étendu sur près de 190 kilomètres bloquant, par des températures avoisinant les -5°C, plus de 4000 conducteurs, notamment dans la région de Tver.

Les autorités ont affirmé avoir assuré un service de distribution de nourriture chaude et de secours médicaux sur la route, ainsi que des points où les gens pouvaient se réchauffer, mais M. Poutchkov a admis que cela n'avait pas toujours fonctionné.

«Nous avons eu des problèmes (...) pour assurer aux conducteurs de la nourriture, de l'eau et des médicaments», a-t-il dit.

«Les systèmes visant à tenir informés les conducteurs n'étaient pas prêts», a-t-il également reconnu.

Des volontaires ont dès lors dû venir en aide aux automobilistes, leur distribuant de la nourriture, de l'eau et des vêtements chauds.

«Qui est le coupable? Je pense que c'est le gouverneur qui doit être démis de ses fonctions», a indiqué un internaute sur le réseau social Vkontakte, l'équivalent russe de Facebook, où un groupe sur l'embouteillage a été créé.

«On a l'impression qu'il y a deux Russie. Celle des écrans de télévision, et celle de la réalité», a de son côté déclaré Valéri Voïtko, représentant d'un syndicat de routiers au site d'informations en ligne Gazeta.ru.

Lundi, la situation était revenue à la normale, selon le ministère des Situations d'urgence.

Mais de nombreux conducteurs ont fait état dans la soirée de nouveaux embouteillages.

«Cela fait plus de trois heures que nous ne bougeons plus», a déclaré par téléphone l'un des automobilistes, Alexandre Tolstoï, à l'agence Ria-Novosti, précisant que le bouchon s'étendait sur 40 km.

Lors d'une réunion lundi, le premier ministre russe Dmitri Medvedev a dénoncé la mauvaise gestion de la situation, et appelé à en tirer des enseignements.

«Il est clair que les chutes de neige sont inévitables, mais il faut agir de manière opérationnelle et essayer d'empêcher ce genre d'embouteillages», a-t-il déclaré lors d'une réunion gouvernementale.

Même son de cloche chez le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine, présent à la réunion : «de nombreux automobilistes se sont retrouvés sans vivres et sans carburant au milieu des forêts», a-t-il dit.

«La route, disons-le, n'est pas européenne, mais bien russe», a-t-il ajouté.