Sept personnes, parmi lesquelles un cheikh modéré, ont été tuées mardi dans un attentat commis par une femme kamikaze au Daguestan, a annoncé le comité d'enquête de cette république instable du Caucase russe minée par une rébellion islamiste.

Peu après, le président russe Vladimir Poutine a appelé la société russe à ne pas se diviser pour des motifs religieux.

« Dans le village de Tchirkeï de la région de Bouïnaksk, une inconnue est entrée dans la maison du musulman respecté Saïd Afandi Atsaev et a fait exploser une bombe artisanale », a indiqué le comité d'enquête dans un communiqué.

« Huit personnes sont mortes dans l'explosion », dont le cheikh et la kamikaze, a-t-on ajouté.

Le cheikh était un chef religieux soufi âgé de 75 ans qui défendait un islam modéré et appelait à coopérer avec les autorités russes, face à la montée d'un islam radical dans la région.

Peu après l'annonce de cet attentat, Vladimir Poutine, en visite au Tatarstan, république de Russie centrale de tradition musulmane, appelait la société russe à l'unité.

Le 19 juillet, le mufti modéré du Tatarstan avait été blessé dans un attentat et son adjoint tué par balle.

« Notre peuple ne permettra pas à la société de se disperser et de se diviser en communautés nationales ou religieuses et, de ce fait d'affaiblir la Russie, de détruire notre maison à tous », a-t-il déclaré, cité par les agences de presse russes.

« Les terroristes, les bandits de toute sorte, quels que soient les slogans idéologiques derrière lesquels ils se cachent, agissent toujours de façon cynique, en sous-main, et ne veulent qu'une chose, semer la peur et la haine », a poursuivi M. Poutine.

La Russie lutte contre une insurrection islamiste intense dans le Caucase, principalement au Daguestan et en Ingouchie, des régions régulièrement touchées par des attaques que les autorités imputent à des militants cherchant à établir un État islamique dans le Caucase russe.

Le 19 août, jour de la fin du ramadan, sept policiers ont péri dans un attentat-suicide en Ingouchie, attribué par les autorités locales au chef rebelle Dokou Oumarov.

La veille, deux hommes masqués avaient fait irruption dans une mosquée au Daguestan et tiré sur la foule, faisant un mort et sept blessés.

Moscou peine toujours à juguler ces violences, qui se produisent parfois hors de la région du Caucase du Nord. La rébellion a notamment revendiqué le double attentat-suicide de mars 2010 dans le métro de Moscou (40 morts) et celui à l'aéroport Moscou-Domodedovo en janvier 2011 (36 morts).