Le pape Benoit XVI a déclaré dimanche dans un message aux catholiques irlandais que la raison pour laquelle des prêtres et d'autres membres du clergé avaient agressé sexuellement des enfants confiés à leurs soins était un mystère.

Cette déclaration du Saint-Père au sujet des agressions sexuelles qui se sont produites pendant plusieurs décennies au sein des paroisses, des écoles et des institutions dirigées par l'Église dans la très catholique Irlande pourrait bien jeter de l'huile sur le feu en attisant la colère de la population.

Les commentaires de Benoit XVI sur ce scandale faisaient partie d'un message préenregistré présenté en clôture du Congrès eucharistique international, un événement tenu cette semaine à Dublin qui portait sur les moyens de raviver la foi des catholiques, particulièrement en ce qui concerne l'assistance à la messe.

Le Congrès, organisé tous les quatre ans dans une région différente du monde, a eu lieu cette année avec pour toile de fond le profond mécontentement des fidèles concernant les cas d'enfants agressés sexuellement par les représentants de l'Église et les efforts de cette dernière pour étouffer l'affaire.

En Irlande, un pays où l'État et l'Église ont longtemps été étroitement liés, ce mécontentement se traduit notamment par une baisse du nombre d'ouailles aux offices dominicaux.

Depuis plus de 10 ans, les défenseurs des victimes du clergé exhortent les leaders catholiques en Irlande et au Vatican à reconnaître leur responsabilité concernant les prêtres pédophiles qu'ils ont protégés.

Quatre enquêtes ordonnées par le gouvernement ont permis de documenter des dizaines de milliers de cas d'enfants ayant été agressés sexuellement, physiquement et mentalement par des prêtres, des soeurs et d'autres membres du clergé des années 1940 aux années 1950 dans trois diocèses et un réseau d'écoles irlandais.

En Irlande, aux États-Unis et dans plusieurs autres pays, les évêques et d'autres dirigeants de l'Église catholique ont été accusés d'avoir systématiquement caché les gestes des prêtres pédophiles en les transférant d'une paroisse à une autre sans informer les paroissiens de la situation.