Familles catholiques contre vibromasseurs: un tribunal a examiné mercredi la plainte de deux associations qui veulent faire interdire une boutique de sex toys située à proximité d'une école à Paris.

En jeu, l'application d'une loi sur la protection de l'enfance qui interdit «l'installation à moins de 200 mètres d'un établissement d'enseignement, d'un établissement dont l'activité est la vente (...) d'objets à caractère pornographique».

Mais il y a un hic: le texte omet de préciser ce qu'est un «objet pornographique».

Pour la Confédération nationale des associations familiales catholiques (CNAFC) et l'association CLER Amour et Famille, le «Love shop», situé à 90 m d'une école et d'un collège dans le centre de Paris, enfreint la loi. Les sex toys qui y sont vendus seraient en effet «des objets pornographiques».

En trois ans, jamais aucun parent n'a pourtant porté plainte contre la boutique.

Sous son aspect ludique, la question posée est pourtant d'importance: si les sex toys sont considérés comme «pornographiques», et non seulement «érotiques», ils n'auront plus droit de cité dans la capitale.

Car, avertit l'avocat du magasin, si on applique la règle des 200 mètres, «les seuls endroits où on pourrait encore installer ce type de commerce à Paris seraient les cimetières, les parcs et les voies ferrées».

Selon les associations catholiques, il n'y aucun flou juridique: est «pornographique» ce qui se «focalise sur les mécanismes physiologiques», «en excluant tout contexte sentimental».

«L'utilisation de sex toys n'induit en rien une quelconque dépravation générale, sauf à tomber dans une vision obscurantiste de la sexualité», met en garde l'avocat du magasin. Ces objets, qui «sont aujourd'hui vendus tant chez des grands couturiers qu'en grande surface» illustrent selon lui «une évolution de la société».

Décision du tribunal le 29 février.