Les habitants de l'Ossétie du Sud se sont rendus aux urnes dimanche pour élire le «président» de cette petite région sécessionniste géorgienne pro-russe, sous l'oeil attentif de Moscou qui en a reconnu l'indépendance après la guerre de 2008 et y maintient des troupes.

Selon un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote publié après la clôture du scrutin à 20h00 locales, c'est le candidat soutenu par Moscou, le ministre local des Situations d'urgence Anatoli Bibilov - un ancien militaire sorti de l'école de parachutistes russe de Riazan - qui arriverait en tête avec 48,1% des suffrages au premier tour.‬

‪L'ancien ministre de l'Education Alla Djioeva arriverait en deuxième position avec 30,7% des suffrages, le maire adjoint de la «capitale» Tskhinvali, Alan Kotaev, ne recueillant en troisième position que 5,2%.‬

‪Selon la commission électorale d'Ossétie du Sud, la participation à 19h00 était de 66,26%. Les premiers résultats devraient être connus tard dans la soirée.‬

‪Onze candidats étaient en lice pour succéder à Edouard Kokoïty, un ancien champion de lutte qui a régné au cours de la dernière décennie sur ce petit Etat autoproclamé de 70 000 habitants, et ne pouvait briguer un troisième mandat.‬

‪Tous sont pro-russes et ont appelé à des degrés divers à l'intégration avec la Russie voisine, l'option ultime étant l'adhésion à la Fédération de Russie et la réunification avec l'Ossétie du Nord.‬

‪Cette région russe peuplée de la même ethnie majoritairement chrétienne orthodoxe à la langue d'origine persane, est située juste de l'autre côté de la frontière dans la chaîne du Caucase.‬

‪Simultanément était organisé un référendum sur le statut du russe comme deuxième langue officielle dans ce minuscule territoire des montagnes du Caucase.‬

‪Outre sa présence militaire, la Russie a alloué des centaines de millions de dollars à la reconstruction de l'Ossétie du Sud, dont une bonne partie a été détournée, selon des médias.‬

‪Quelle que soit l'issue du scrutin, le nouveau président ne sera reconnu que par la Russie et quelques Etats lointains.‬

‪Les Occidentaux, comme l'immense majorité de la communauté internationale, considèrent toujours l'Ossétie du Sud comme un territoire géorgien, au même titre que l'Abkhazie, autre région rebelle reconnue et soutenue par Moscou après le conflit de 2008.‬

‪«Cette prétendue élection est illégale et illégitime car elle est menée dans un Etat qui n'existe pas et par un régime établi après un nettoyage ethnique», a déclaré à la veille du scrutin la ministre géorgienne de la Réintégration des déplacés, Eka Tkechelachvili.‬

‪La Géorgie accuse la Russie d'occuper de facto l'Ossétie du Sud, où elle a installé plusieurs milliers de soldats alors que la population locale d'origine géorgienne a été chassée.‬

‪La question a été au centre des négociations ces dernières semaines sur l'admission de la Russie à l'Organisation mondiale du commerce, longtemps bloquée par Tbilissi qui est membre de l'OMC et exigeait de pouvoir contrôler ses frontières.‬

‪La Russie a finalement accepté de confier le contrôle des frontières à des observateurs internationaux.‬

L'Ossétie du Sud, comme l'Abkhazie, est indépendante de facto depuis un conflit armé au début des années 1990, et Tbilissi n'a pas réussi à en reprendre le contrôle pendant la guerre éclair avec la Russie en 2008.