L'ancien responsable des Serbes de Croatie Goran Hadzic a refusé lundi de plaider coupable ou non coupable des crimes qui lui sont reprochés, dont le massacre de Vukovar (Croatie) en 1991, lors de sa première comparution devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

«Votre honneur, M. Hadzic ne va pas plaider coupable ou non coupable aujourd'hui», a déclaré au juge O-Gon Kwon Vladimir Petrovic, l'avocat commis d'office à M. Hadzic pour sa comparution initiale.

L'avocat de M. Hadzic a demandé, comme le règlement du tribunal le lui permet, à disposer d'un délai de 30 jours avant qu'il ne lui soit à nouveau demandé de plaider coupable ou non coupable.

L'éphémère «président» de la république autoproclamée de Krajina (sud et est de la Croatie), qui était le dernier fugitif recherché par le TPIY, est accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis pendant la guerre de Croatie (1991-1995).

Arrêté mercredi en Serbie après une cavale de sept ans et transféré vendredi au quartier pénitentiaire du TPIY, il doit notamment répondre du massacre de l'hôpital de Vukovar, en novembre 1991, au cours duquel 264 civils, Croates et autres non-Serbes, avaient été torturés, puis tués par les forces serbes.

Ce qui devrait être la dernière audience de comparution initiale d'un accusé devant le TPIY, 18 ans après sa création, se déroulera dans la même salle où avaient résonné les mots du tout premier accusé ayant comparu devant le tribunal le 26 avril 1995, Dusko Tadic: «Je suis innocent».

M. Tadic, un responsable local des Serbes de Bosnie, avait plus tard été condamné à 20 ans de prison pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre commis dans la région de Kozarac (nord de la Bosnie).

Arrêté mercredi dans le nord de la Serbie au terme d'une cavale de sept ans et transféré vendredi au quartier pénitentiaire du TPIY à La Haye, Goran Hadzic était le dernier fugitif parmi les 161 personnes mises en accusation par le tribunal.

Goran Hadzic a, comme tous les nouveaux arrivants à la prison du TPIY, passé des examens médicaux, reçu la visite de représentants du greffe et passe ses premiers jours dans une cellule isolée, selon la porte-parole du TPIY.

L'arrestation de M. Hadzic était survenue moins de deux mois après la capture par les autorités serbes et le transfèrement au TPIY de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, l'un des principaux protagonistes des guerres yougoslaves et à l'époque l'homme le plus recherché d'Europe.