Un référendum pour changer le système électoral aux élections législatives au Royaume-Uni sera organisé le 5 mai, après l'adoption, par la Chambre des Lords dans la nuit de mercredi à jeudi, d'un projet de loi autorisant une consultation sur le sujet.

Les députés britanniques sont actuellement élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour. Le référendum proposera de passer au vote alternatif ou vote préférentiel, un mode de scrutin où les électeurs classent les candidats par ordre de préférence. Les voix obtenues par le candidat qui a recueilli le moins de suffrages sont ensuite redistribuées entre les candidats les mieux placés.

La réforme du système électoral est une revendication de longue date du Parti libéral-démocrate, qui en avait fait une condition pour participer au gouvernement avec les conservateurs après les élections de mai 2010.

Les libéraux-démocrates reprochent à l'actuel système de favoriser les grands partis aux dépens des formations plus petites, maintenant de ce fait un système bipolaire caractérisé par une surreprésentation des candidats conservateurs et travaillistes.

L'adoption du projet de loi est «une étape importante pour restaurer la confiance dans notre système politique et rendre notre démocratie plus juste», a réagi le vice-Premier ministre Nick Clegg, leader du Parti libéral-démocrate. «Pour la première fois, les électeurs auront leur mot à dire dans le système qu'ils utilisent pour élire leurs députés».

Le projet de loi, qui réduit en outre le nombre de députés de 650 à 600 et prévoit un redécoupage des circonscriptions, a été adopté après une longue bataille parlementaire, la Chambre des Lords (chambre haute) ayant tenté en vain d'imposer un taux minimum de participation de 40% au référendum pour en valider le résultat.

Le référendum s'annonce comme une épreuve pour la coalition au pouvoir, un grand nombre de conservateurs étant ouvertement hostiles à la réforme du mode de scrutin.