Des dizaines de milliers d'Italiens opposés à Silvio Berlusconi ont défilé samedi dans les rues de Rome pour réclamer le départ du président du Conseil italien, à l'approche du cible d'une motion de censure qui doit être soumise mardi aux députés.

Si la motion de censure déposée par l'opposition à la Chambre des députés passe ou si le gouvernement perd le vote de confiance organisé par ses partisans au Sénat, le magnat des médias devra démissionner.

La manifestation de samedi était organisée à l'appel du parti démocrate italien, principale formation de l'opposition. Son chef Pier Luigi Bersani a pris la tête d'un cortège de 100.000 personnes, qui se sont rassemblées place Saint-Jean de Latran après avoir bruyamment arpenté les rues de la capitale. «Berlusconi doit rentrer chez lui», a-t-il lancé sous les acclamations.

Silvio Berlusconi a été affaibli par les récentes défections de plusieurs de ses alliés et des scandales sexuels mais le magnat des médias affirme qu'il remportera le vote de la semaine prochaine.

Des magistrats romains enquêtent sur les allégations lancées par un autre membre de l'opposition, l'ancien juge anti-corruption Antonion Di Pietro, qui accuse Berlusconi et ses soutiens d'avoir «acheté» les votes de certains parlementaires. Le camp du président du conseil conservateur a démenti ces accusations.

«Honte, honte, honte!», a martelé Pier Luigi Bersani, évoquant ces allégations. «On ne peut pas continuer comme ça».

Répondant à Silvio Berlusconi, qui affirme que l'opposition redoute des élections anticipées, le chef du Parti démocrate a assuré que ses dirigeants ne craignaient pas le verdict des urnes. Mais si l'opposition «n'a certainement pas peur des élections», la meilleure solution pour le pays en difficulté économique serait «un gouvernement de «transition» avant la tenue d'élections, a-t-il expliqué.

De son côté, Silvio Berlusconi, 74 ans, a passé la journée à serrer la main de ses soutiens à Milan, alors que son parti, le Peuple de la liberté avait installé des stands pour faire signer aux Italiens des pétitions de soutien au chef du gouvernement. «Nous sommes convaincus que nous avons une bonne majorité» pour survivre à la motion de censure, a-t-il assuré, ajoutant qu'il accueillerait tous les déserteurs qui voudraient revenir.

Certains parlementaires fidèles à Gianfranco Fini, son ancien allié qui a rompu avec lui cet été, envisageraient notamment de voter en faveur de Berlusconi.