Le report de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite en France a été définitivement adopté vendredi par le vote au Sénat de cette mesure phare de la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy.

Par 186 voix contre 153, le Sénat a voté cet article clé du projet de réforme des retraites, le plus contesté par la gauche et les syndicats, sans le modifier par rapport à la version adoptée par l'Assemblée nationale en septembre, rendant ainsi ce vote définitif.

Le gouvernement espère que le Sénat votera sur l'ensemble du texte autour du 20 octobre et que les deux Assemblées se mettront d'accord sur le texte définitif avant la fin du mois.

Dénonçant la fin de la retraite à 60 ans instituée en 1982 par le président socialiste François Mitterrand, les sénateurs de gauche ont appelé à une forte mobilisation mardi lors de la nouvelle journée de grèves et de manifestations organisée par les syndicats, avec des préavis de grève reconductible dans de nombreux secteurs (chemins de fer, énergie, transports parisiens, poste...).

Le samedi 2 octobre, lors de la quatrième journée d'action depuis début septembre, entre 900 000 et 3 millions de personnes (selon les sources) avaient manifesté, recueillant le soutien de 71% des Français, selon un sondage.

Les syndicats ont aussi appelé à une journée d'action supplémentaire pour le samedi 16 octobre.

«Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons tout de suite proposé la retraite à 60 ans. Cela a été un immense espoir. De toutes les revendications ouvrières, cela a été la plus importante. Cela restera dans l'histoire sociale de la France», avait plaidé pendant le débat le sénateur socialiste Pierre Mauroy, premier ministre de François Mitterrand en 1982.

«Monsieur le premier ministre, vous défendiez le texte de l'époque. Vous dites vous-même que les choses ont évolué. Le devoir, c'est bien de faire évoluer le système de retraite. Nous voulons qu'il soit pérenne», a répondu le ministre du Travail, Eric Woerth.