La police espagnole a annoncé vendredi avoir arrêté 41 personnes soupçonnées d'avoir blanchi plus de 200 millions d'euros (281 millions de dollars), utilisés en partie pour financer la guérilla colombienne des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie, marxistes).

La police espagnole «a arrêté 41 personnes en relation avec le blanchiment de plus de 200 millions d'euros provenant des (...) bénéfices de la vente de stupéfiants dans l'ensemble de l'Europe», a déclaré la police.

«Au cours de l'enquête, il est apparu que les Forces armées révolutionnaires de Colombie ou certains de leurs membres pourraient avoir été les bénéficiaires d'une partie des fonds», selon le communiqué de la police.

Lors de cette opération, menée par quelque 250 policiers, 27 maisons et établissements opérant des transferts d'argent ont été perquisitionnés dans 13 villes, dont Madrid, Barcelone et Alicante, a précisé la police.

Les policiers ont eu recours à des chiens spécialement dressés pour la détection de billets de banques, ce qui leur a permis de saisir plus de 150 000 euros (211 000 $) au cours de leurs perquisitions.

Des opérations policières ont également été menées en Colombie et en Équateur dans le cadre de cette enquête supervisée par la police espagnole.

La police espagnole a indiqué avoir entamé son enquête en août 2008 après avoir noté «une augmentation très significative» des sommes d'argent transférées d'Espagne en Colombie et en Équateur.

La police estime que depuis le début de l'enquête le réseau a envoyé en Colombie et en Équateur plus de 200 millions d'euros provenant de la vente de drogue en Europe.

La police colombienne a alors établi que l'un des bénéficiaires du transfert d'argent en Colombie était recherché pour meurtre et terrorisme et découvert des liens entre cet homme et cinq guérilleros des FARC arrêtés.

Douze autres destinataires de l'argent avaient des liens avec cet homme.

La police a également indiqué avoir saisi au cours de l'enquête différentes quantités de cocaïne, dont 250 kg en Belgique en juin 2010.

Les arrestations sont en rapport avec celle en juillet 2008 de Maria Remedios Garcia Albert, soupçonnée d'être liée aux FARC, selon la radio publique RNE.

À l'époque, le ministère espagnol de l'Intérieur avait indiqué que Maria Remedios Garcia Albert avait été surprise en possession d'une forte somme d'argent qu'elle s'apprêtait à envoyer à des représentants des FARC en Europe.

Selon le ministère, elle fournissait un soutien logistique aux FARC et entretenait des contacts directs avec Raul Reyes, le numéro 2 des FARC tué par l'armée colombienne en Équateur en mars 2008.

C'est l'examen de l'ordinateur de Reyes transmis par les Colombiens aux enquêteurs espagnols qui avait permis d'identifier Garcia Albert.

En mars, un juge espagnol a accusé sept membres des FARC et six membres de l'organisation indépendantiste armée basque ETA d'avoir fomenté un projet d'assassinat de l'ancien président colombien Alvaro Uribe pendant une visite de ce dernier en Espagne.

L'accusation était principalement basée sur les informations découvertes dans l'ordinateur de Reyes.

Les FARC sont actives sur une grande partie du territoire colombien et compteraient quelque 8000 combattants, selon des estimations officielles colombiennes.