Le ministre serbe des Affaires étrangères, Vuk Jeremic, a appelé mardi devant le Conseil de sécurité de l'ONU à de rapides discussions avec le Kosovo afin d'élaborer une solution acceptée par Pristina et Belgrade à propos du statut de l'ex-province serbe.

La Serbie «est déterminée à travailler avec Pristina et la communauté internationale à l'élaboration d'une solution mutuellement acceptable à propos de tous les problèmes non résolus au travers d'un dialogue pacifique», a déclaré M. Jeremic, lors d'un débat du Conseil portant sur le Kosovo.

«Je pense que nous devrions nous y mettre dès que possible», a poursuivi le chef de la diplomatie serbe, qui s'exprimait près de deux semaines après que la Cour internationale de Justice (CIJ) eut estimé que la déclaration d'indépendance unilatérale du Kosovo ne constituait pas une violation du droit international.

L'avis rendu par la CIJ a laissé la place «à un dangereux contresens quant aux vues de la Cour comme ayant légalisé la tentative unilatérale de sécession de l'ethnie albanaise», a-t-il ajouté.

Mettant en garde contre le risque que ce contresens crée un précédent permettant aux autres minorités ethniques du globe de déclarer unilatéralement leur indépendance, il a assuré que Belgrade ne reconnaîtra en aucun cas la perte de ce qu'il considère comme sa province méridionale.

Ses homologues britanniques, américains et français ont toutefois insisté sur le fait que, selon eux, l'indépendance du Kosovo était désormais irréversible et constituait un cas particulier qui ne faisait pas office de précédent.

Le ministre kosovar des Affaires étrangères, Skender Hyseni, a pour sa part estimé que la décision de la CIJ ne souffrait d'aucune ambiguïté et qu'il fallait dès à présent que «le Kosovo et la Serbie ouvrent un nouveau chapitre: celui d'une coopération d'État à État».