La mosquée de Castres, dans le sud de la France, a été profanée dans la nuit de samedi à dimanche par des inconnus qui ont taggé sur ses murs extérieurs des propos racistes et des croix gammées, a indiqué à l'AFP le responsable du lieu de culte.

Le président de l'Association islamique de Castres, Abdelmalek Bouregba, et l'association SOS Racisme ont estimé que ces dégradations étaient imputables à un climat anti-musulman lié, selon eux, au débat sur l'identité nationale lancé par le gouvernement.

Après avoir franchi le portail, les inconnus ont dessiné des croix gammées et écrit «Sieg heil» sur les murs extérieurs de la mosquée, où ils ont également tracé des inscriptions xénophobes dont «La France aux Français» et «White power», a précisé M. Bouregba.

Des pieds de cochon ont été suspendus à la poignée du portail et des oreilles de cochon agrafées sur la porte, où ont été placardées des feuilles de papier sur lesquelles étaient dessinés des drapeaux français, a-t-il poursuivi, indiquant que les auteurs de la profanation n'avaient pas pénétré à l'intérieur de la mosquée.

La police de Castres s'est rendue sur place pour procéder à des relevés d'empreintes notamment, a ajouté M. Bouregba, précisant qu'il allait porter plainte.

Le responsable de la mosquée Bilal, ouverte en 1986 dans un ancien hangar et comportant une salle de prière de quelque 200 m2, s'est déclaré outré par la profanation qu'il a qualifiée d'«acte prémédité».

«C'est un ensemble, depuis un certain temps, on n'arrête pas de viser la communauté musulmane», a-t-il dénoncé, faisant notamment allusion à certains dérapages dans les débats sur l'identité nationale en France et au référendum pour l'interdiction de la construction de nouveaux minarets en Suisse.

SOS Racisme a estimé que cette profanation visait «très clairement, de la part des auteurs de ces méfaits, à laisser entendre qu'un musulman ne saurait être Français», et déploré «la libération de la parole raciste, libération que le débat sur l'identité nationale permet et organise».

Le parti du président Nicolas Sarkozy, l'UMP (droite), a condamné la profanation et témoigné «toute sa compassion aux musulmans» de la ville.

«Ces actes scandaleux et intolérables portent atteinte aux valeurs fondamentales de notre République, que Nicolas Sarkozy a encore récemment rappelées à tous nos concitoyens et notamment celles du respect de l'autre et de la tolérance», a déclaré le porte-parole adjoint de l'UMP, Dominique Paillé.