La police a indiqué dimanche se livrer à un «nouvel examen» des éléments de l'enquête sur l'explosion en vol d'un avion de la Pan Am en 1988 au-dessus du village de Lockerbie (Écosse), pour lequel le seul condamné, le Libyen Abdelbaset al-Megrahi, a été récemment libéré.

«Un nouvel examen du dossier est en cours, concernant les autres personnes qui ont agi (avec al-Megrahi, ndlr) dans le meurtre de 270 personnes», a indiqué dans un communiqué Patrick Shearer, chef de la police de Dumfries et Galloway, comté du sud-ouest de l'Écosse où est situé Lockerbie.

Al-Megrahi avait été condamné en 2001 à la prison à vie pour l'attentat mais l'accusation avait toujours clairement dit qu'il était impossible qu'il ait agi seul. Le Libyen a été relâché en août pour raisons de santé, souffrant d'un cancer en phase terminale. Sa libération a suscité une vive controverse aux États-Unis, d'où étaient originaires la plupart des 270 victimes.

Le responsable de la police locale a cependant démenti qu'il s'agisse d'une «relance» de l'enquête, comme le suggèrait le Sunday Times dimanche.

«Les informations de presse disant que l'enquête policière est relancée sont inexactes. Le travail mené fait partie une série d'examens dans le cadre d'une stratégie d'enquête conforme à notre détermination de suivre toutes les pistes possibles», a-t-il expliqué.

«Le dossier reste ouvert et la police de Dumfries et Galloway continue à travailler en liaison étroite avec le parquet... Tout au cours de l'enquête, nous avons, à différentes périodes, réexaminé les preuves dans leur ensemble afin de tenter d'identifier de nouvelles pistes qui pourraient être explorées», a-t-il ajouté.

Un porte-parole du Crown Office, parquet écossais, a précisé qu'il n'était «pas question de rouvrir le dossier sur M. Megrahi» mais que l'enquête restait «ouverte» en ce qui concerne «l'implication d'autres personnes».

Les familles écossaises des victimes, qui n'ont eu de cesse de réclamer une nouvelle enquête indépendante sur l'attentat, ont salué les déclarations du parquet écossais.

«S'ils vont réellement avoir une enquête sérieuse, c'est bien et il était plus que temps. Mais s'il s'agit juste d'une échappatoire afin d'éviter une enquête (publique, ndlr)..., alors je serai furieux», a déclaré Jim Swire, un des porte-parole des familles de victimes écossaises. Ces dernières ont adressé vendredi une lettre au premier ministre britannique Gordon Brown demandant une enquête publique.

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a rappelé que l'enquête n'avait «jamais été close». «C'est pourquoi il est tout à fait approprié que, s'il y a matière à prendre de nouvelles mesures, elles soient prises», a-t-il déclaré dimanche sur la BBC.