Le fugitif le plus recherché de France, Jean-Pierre Treiber, accusé du meurtre de la fille du comédien Roland Giraud, poursuit sa cavale ... sous l'oeil des médias qui multiplient les révélations au grand dam des enquêteurs.

Le Figaro-Magazine publie dans son édition à paraître samedi des photos du suspect, prises selon l'hebdomadaire par une caméra de vidéosurveillance installée par la police dans le village de Bréau, en région parisienne, où il était susceptible de passer. On y voit le fugitif marchant tranquillement, à la nuit tombante, lunettes de vue sur le nez, s'aidant d'une canne et portant un sac. Les photos ont été prises les 15 et 16 septembre, une semaine après sa rocambolesque évasion.

Le 8 septembre, Jean-Pierre Treiber, 47 ans, meurtrier présumé de Géraldine Giraud et son amie Katia Lherbier, s'était évadé de la prison d'Auxerre (centre) en se cachant dans un carton qui a ensuite été transporté par camion dans un entrepôt à une quinzaine de kilomètres plus loin.

La police a disposé toute une batterie de caméras à Bréau et ses alentours, où Treiber avait ses habitudes pour y avoir été garde-chasse, et où il pourrait compter sur la solidarité de proches, selon une source proche de l'enquête.

Mercredi, le feuilleton de cette cavale avait déjà été alimenté par la découverte par des journalistes de la chaîne de télévision France 3 d'une lettre de Blandine, la visiteuse de prison et amie de Jean-Pierre Treiber, au pied d'un chêne gravé d'un coeur, et à proximité duquel le fugitif avait été aperçu le 9 octobre par les policiers.

L'arbre est situé dans la forêt de Bombon, proche de Bréau.

Pour le procureur d'Auxerre, François Pérain, ces révélations médiatiques «perturbent gravement le déroulement de l'enquête».

«On ne compte plus le nombre de journalistes au mètre carré dans les bois» du département de Seine-et-Marne, et «avec une telle foule, il est bien certain de M. Treiber ne remettra pas les pieds dans ces lieux avant longtemps», a-t-il déploré.

Le fugitif n'a pas non plus hésité à écrire au moins trois fois à Blandine, et une fois à l'hebdomadaire Marianne, lettre reçue mi-septembre dans laquelle il clame son innocence et assure qu'il sera présent à son procès.