Costas Caramanlis, le Premier ministre grec et chef du parti de la Nouvelle Démocratie (droite), a décidé mercredi de recourir à la convocation d'élections législatives anticipées face à la dégradation des finances publiques du pays due à la crise économique.

«Il faut éclaircir le paysage politique (...) et procéder à une série de mesures nécessaires pour sortir de la crise (...) nous avons devant nous deux années très difficiles», a déclaré M. Caramanlis dans un message à la nation retransmis par les télévisions du pays.

«L'année 2010 sera une année difficile et déterminante et il faut que le peuple grec choisisse le gouvernement qui pourra sortir le pays de cette crise», a-t-il dit sans préciser la date des élections anticipées.

M. Caramanlis doit s'entretenir jeudi avec le président de la République, Carolos Papoulias, pour lui faire part de sa décision avant de fixer la date du recours aux urnes.

Plusieurs médias locaux ont avancé comme date éventuelle celle du 4 octobre.

Aux rênes du pays depuis 2004, reconduit au pouvoir en septembre 2007, et à mi-terme de son deuxième mandat, M. Caramanlis est critiqué depuis plusieurs mois par l'opposition socialiste, le Pasok, pour une série de scandales de corruption et pour la dégradation des finances publiques.

M. Caramanlis a accusé de «chantage» le Pasok, car ce dernier a réclamé à de nombreuses reprises des élections anticipées et a indiqué qu'il se proposait de provoquer de telles élections à l'occasion de l'arrivée à son terme du mandat de M. Papoulias en mars 2010.

Profitant du fait que la droite ne dispose que d'une courte majorité au Parlement (151 députés sur 300), le Pasok avait menacé de ne pas consentir à un président de compromis, comme il l'avait fait au moment de l'élection de M. Papoulias, qui avait réuni en 2005 les votes de la droite et des socialistes.

En vertu de la Constitution grecque, pour être élu président il faut recueillir les voix de 200 des 300 députés du Parlement monocaméral. Dans le cas contraire, des élections législatives doivent être convoquées.

«Mon objectif était initialement de procéder à des mesures d'ici à 2011 à condition qu'il y ait un climat politique» propice, a souligné M. Caramanlis. Mais «avec le chantage de l'opposition (...), le pays serait placé dans une période pré-électorale de six mois», ce qui empêcherait l'adoption de ces mesures, a-t-il ajouté.

Touchée par la crise, la Grèce qui avait connu une croissance annuelle de son produit intérieur brut de plus de 4% au cours des dernières années, table sur un taux de 1,1% pour 2009, tandis que la Commission européenne prévoit -0,9% pour la même période dans ce pays.

La Grèce a de justesse évité la récession au deuxième trimestre 2009, le PIB ayant progressé de 0,3% par rapport au premier trimestre, lorsqu'il avait chuté de 1,3%.

La droite avait subi une baisse importante de sa popularité en décembre 2008, en raison d'une série de violences urbaines et des manifestations de la jeunesse grecque à la suite de la mort d'un adolescent tué par erreur par la police à Athènes.

Plusieurs analystes avaient à l'époque évoqué la crise financière et la dégradation de l'économie du pays pour expliquer le soulèvement des jeunes.

Selon les derniers sondages d'opinion, le Pasok devance la ND de plus de 3%. Aux élections européennes de juin dernier, il avait obtenu 36,65% des voix contre 32,29% pour la ND.