Le parti de centre-droit du maire de Sofia, Boïko Borissov, a remporté une victoire éclatante dimanche aux législatives écartant ainsi du pouvoir les socialistes (ex-communistes) du premier ministre Serguei Stanichev, selon des instituts de sondages à la clôture du scrutin.

Après le recul quasi-général des socialistes aux élections européennes, la gauche subit ainsi un nouveau revers sur le Vieux Continent en attendant la défaite annoncée aux législatives en Hongrie en avril 2010.

Le parti Citoyens pour un développement européen de la Bulgarie (GERB), créé par Boïko Borissov en 2006, a presque doublé son score de l'élection européenne en remportant entre 39,7% et 41,8% des voix et obtenir 119 sièges sur 240, selon ces estimations.

«Nous devons constituer un gouvernement aussi rapidement que possible», a indiqué à la télévision bTV M. Borissov qui veut assumer la fonction de premier ministre «en cette période la plus difficile pour la Bulgarie», pays le plus pauvre de l'UE et frappé, lui aussi, par la crise économique.

Pour former un gouvernement M. Borissov devra trouver un partenaire de coalition, dont il n'a pour l'instant pas encore donné le nom.

Selon les analystes ce partenaire potentiel pourrait être La Coalition Bleue, un parti conservateur.

Les leaders de la Coalition bleue qui devrait avoir 14 sièges (6,4% à 6,8%), selon les sondages, se sont déclarés prêts à «restaurer la majorité réformatrice européenne» au parlement bulgare. Le dernier gouvernement de droite de 1997 à 2001 était conduit notamment par Ivan Kostov, un des leaders de la Coalition bleue.

«Ceux qui ont volé doivent avoir peur», a ajouté M. Borissov en promettant de mener la lutte contre la corruption alors que Bruxelles a gelé des millions d'euros d'aides européennes faute de résultats du gouvernement sortant en la matière.

Les socialistes du PSB arrivent en seconde position avec entre 18,2% et 17,1% des voix, soit 39 sièges, confirmant leur chute lors des européennes du 7 juin dernier alors qu'ils avaient obtenu 34% des suffrages en 2005.

Le parti de la minorité turque MDL, allié du gouvernement sortant, obtient de 13,5% à 15,7%, toujours selon les instituts de sondages, et les ultra-nationalistes d'Ataka 8,9% à 9,5%. Deux autres partis, les populistes du RZS et le parti de droite Leader franchissent la barre des 4% nécessaires pour avoir un élu, selon les instituts Gallup, Alpha Research et Sova-Harris.

Pour sa part le président de RZS, Yani Yanev, -qui devrait avoir 10 députés, selon les sondages, a assuré qu'il soutiendrait un gouvernement du GERB «sans demander à avoir des ministres».

En revanche, le parti MNSP de l'ex-roi Siméon II, revenu en Bulgarie en 1996 après 50 ans d'exil et allié des socialistes, échouerait sur la barre des 4%.

Quelque 6,8 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes et le taux de participation a atteint 59,76%, contre 55,76% aux législatives en 2005.

Sur les 240 députés, 31 sont pour la première fois élus selon le système majoritaire à un tour, les 209 autres au système proportionnel. Symbole de la déroute socialiste, le PSB n'aurait remporté aucun des 31 sièges en jeu au scrutin majoritaire.

Le vote s'est déroulé sous la surveillance d'observateurs bulgares et étrangers de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) et du Conseil de l'Europe pour débusquer toute corruption d'électeurs.

La distribution de pots-de-vin, de nourriture et de cadeaux aux électeurs, surtout tziganes, est une pratique courante depuis la transition post-communiste.