Trois hommes, accusés d'avoir voulu transmettre à dessein le virus du sida à quatorze partenaires lors d'orgies sexuelles, ont commencé lundi à comparaître devant le tribunal de Groningue (nord des Pays-Bas).

Les trois accusés, malades du sida, sont poursuivis pour avoir violé ou injecté leur sang à des hommes dans l'intention de leur transmettre le virus lors d'orgies sexuelles organisées à leur domicile.

Poursuivis pour violences aggravées, viols en réunion et possession illégale de stupéfiants, ils encourent jusqu'à 21 ans de prison. Le procès doit durer jusqu'à vendredi.

Les trois hommes, âgés de 35, 48 et 49 ans, avaient été arrêtés en mai 2007 à la suite des plaintes de plusieurs victimes, qui avaient été invitées aux orgies par le biais de sites de rencontre.

Elles avaient été droguées à leur insu par une combinaison d'ecstacy et de GHB (acide gamma hydro butyrique). Cette «drogue du viol», indétectable lorsqu'elle est versée dans un liquide, a un effet désinhibant pendant quelques heures avant de laisser l'utilisateur sans aucun souvenir.

Douze des quatorze victimes, âgées d'une vingtaine à une quarantaine d'années, sont aujourd'hui séropositives, a indiqué à l'AFP leur avocat Fred Kappelhof.

Plusieurs d'entre elles étaient présentes lundi à l'ouverture de l'audience. Mercredi, l'une d'elles devrait témoigner à la barre.

«Les victimes espèrent que les coupables seront punis. Elles veulent enfin recevoir une réponse à la question de savoir pourquoi on leur a fait ça», a dit M. Kappelhof.

L'avocat a précisé qu'en cas de condamnation des suspects, il entamerait une procédure civile pour obtenir des dédommagements.

Les services sanitaires de la ville de Groningue avaient constaté dès juin 2006 une forte hausse du nombre d'infections au VIH dans les milieux homosexuels. Des tracts de sensibilisation avaient été distribués dans les lieux de rencontre gays.