(Washington) Le secrétaire américain des Transports Pete Buttigieg, très critiqué par l’opposition républicaine, a dit jeudi qu’il regrettait de ne pas s’être exprimé plus tôt après le déraillement d’un train transportant des produits chimiques, qui a provoqué des fumées toxiques.

Trois semaines après cet accident, M. Buttigieg s’est rendu sur place, dans la localité d’East Palestine dans l’Ohio, où les habitants ont fait part de leur inquiétude et dit craindre de développer des cancers dans les années à venir.

Le secrétaire a salué devant la presse la « résilience » de la population locale et affirmé que cet accident montrait la nécessité de régulations plus strictes dans le secteur ferroviaire.

À la question de savoir s’il avait attendu trop longtemps pour s’exprimer sur le déraillement, M. Buttigieg a répondu « oui ».

« J’avais des opinions tranchées à ce sujet et j’aurais pu les exprimer plus tôt », a-t-il dit.

« Je me suis donné beaucoup de mal pour respecter le rôle que j’ai et le rôle que je n’ai pas. Mais cela n’aurait pas dû m’empêcher de donner mon point de vue sur ce qui arrivait à cette population », a-t-il ajouté, expliquant notamment avoir voulu laisser les enquêteurs faire leur travail.

Jeudi, au moment où le secrétaire était à East Palestine, l’agence gouvernementale chargée d’enquêter sur les accidents de transport, le NTSB, publiait son rapport d’enquête préliminaire, indiquant que l’équipe à bord du train n’avait reçu un signal d’alarme « critique » pour qu’elle inspecte un essieu en surchauffe que juste avant le déraillement.

La veille, c’est l’ex-président républicain Donald Trump qui s’était rendu à East Palestine, où il avait critiqué la réponse de l’administration Biden à l’accident.

M. Trump pourrait « exprimer son soutien à une inversion de la déréglementation qui s’est produite alors qu’il était aux manettes », a répliqué M. Buttigieg.

« Je suis ici pour travailler, et pas pour des questions politiques », a-t-il ajouté, en plaidant pour des règles plus strictes en matière de sécurité ferroviaire.

Le secrétaire a affirmé que ces dernières années, le modèle économique suivi par les compagnies ferroviaires avait été de « réduire, réduire, réduire » les frais, et « c’est un problème du point de vue de la sécurité ».

« Le seul vrai mur que l’on puisse ériger face à cela, c’est la réglementation », a-t-il insisté, mentionnant entre autres le nombre de membres du personnel devant se trouver à bord d’un train de marchandises.