Et de trois : Donald Trump devrait annoncer mardi sa candidature à la présidentielle américaine de 2024, ignorant les appels d’une partie de son camp à se retirer du jeu après les piètres performances de ses poulains aux élections de mi-mandat.

Le milliardaire républicain a promis une « très grande annonce » depuis sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride, à 21 h locales (21 h mercredi) – dont la teneur ne suscite plus vraiment de suspense, mais qui devrait néanmoins ravir ses millions de partisans.

Son conseiller Jason Miller a promis une déclaration « très professionnelle, très soignée », lors de laquelle l’ancien président sera entouré d’un gros groupe de militants « brandissant des pancartes ».

Connu pour son caractère imprévisible, Donald Trump, qui flirte depuis des mois avec l’idée de se représenter, pourrait encore chambouler le calendrier à la dernière minute.

Une reculade semble très improbable, tant il a fait monter les attentes. L’homme d’affaires a prédit que mardi pourrait bien être « l’une des journées les plus importantes de l’histoire » des États-Unis.

En milieu d’après-midi, une vingtaine de personnes se pressaient déjà devant la résidence de l’ancien président, brandissant des pancartes « Trump 2024 ».

« Joe Biden est en train de foutre notre pays en l’air, il faut que Donald Trump revienne », espérait Daniel Thibault, 41 ans.

Pas de « vague géante »

Arrivé au pouvoir en novembre 2016 en créant la plus grande surprise politique moderne, Donald Trump avait bafoué tous les usages pendant sa présidence. Il avait quitté Washington dans le chaos après avoir échoué à se faire réélire face à Joe Biden – une défaite qu’il n’a jamais reconnue.

Cette nouvelle candidature serait donc la troisième du septuagénaire à la Maison-Blanche.

Elle préfigure aussi un possible remake de la présidentielle de 2020 : le président Biden a récemment réaffirmé son « intention » de briguer un deuxième mandat, bien qu’il ait pris soin de repousser toute décision définitive à l’année prochaine.

Les républicains reprendront très probablement la Chambre des représentants aux démocrates, mais avec une majorité significativement plus faible que prévu.

La « vague géante » prédite avec beaucoup d’aplomb par les conservateurs ne s’est en effet pas matérialisée : le parti démocrate du président Biden s’est assuré ce week-end de garder le contrôle du Sénat, et pourrait même élargir sa majorité, déjouant les pronostics des sondeurs.

Cette performance plus que mitigée du camp républicain, notamment de la part de candidats adoubés par Donald Trump, a terni la réputation de faiseur de rois du tribun.

Plusieurs voix influentes dans le camp conservateur ont d’ailleurs appelé le magnat de l’immobilier à s’écarter du leadership républicain, jetant une ombre sur ses projets présidentiels.

Duel en Floride ?

Une partie de l’électorat conservateur s’est déjà tourné vers un autre possible prétendant à la Maison-Blanche et résident de Floride : son gouverneur, Ron DeSantis. Le quadragénaire, nouvelle vedette de la droite dure, qui sort lui renforcé des élections de mi-mandat, a assuré que son combat « ne faisait que commencer ».

Et n’a pas manqué de dénoncer mardi la « performance extrêmement décevante » du reste de son camp à ce scrutin, prenant toutefois soin de ne pas nommer Donald Trump directement.

Car l’ancien président conserve pour le moment une popularité indéniable auprès de sa base, une marée de casquettes rouges qui continue d’affluer à ses rassemblements de campagne. La majorité des sondages le donnent d’ailleurs toujours gagnant d’une primaire républicaine.

Un obstacle pourrait toutefois compliquer l’ascension de Donald Trump vers la Maison-Blanche : ses nombreux ennuis judiciaires, qui pourraient finir par le disqualifier.

L’ancien président est visé par plusieurs enquêtes pour son rôle dans l’attaque contre le siège du Congrès le 6 janvier 2021 ou sa gestion des archives de la Maison-Blanche.

En s’appuyant sur un « instinct » toujours mis en avant, Donald Trump, dont la chute a été mille fois annoncée, a jusqu’ici survécu à tous les scandales. Comme si, à force d’accumulation, ils n’avaient plus d’effet sur lui.