(Washington) Washington a menacé lundi de sanctionner les entreprises ou les États collaborant au programme de drones de l’Iran, après les récentes frappes en Ukraine réalisées à l’aide de ces appareils de fabrication présumée iranienne.

« Toute personne exerçant des activités avec l’Iran en lien avec le développement de drones ou missiles balistiques, ou (participant à) la circulation d’armes de l’Iran vers la Russie devrait faire preuve de vigilance », a déclaré Vedant Patel, porte-parole du département d’État.  

« Les États-Unis n’hésiteront pas à avoir recours à des sanctions ou à prendre des mesures à l’encontre des principaux responsables ».

« Le renforcement de l’alliance entre la Russie et l’Iran devrait être considéré par le monde entier […] comme un grave danger », a-t-il ajouté.

Raison, pour Antony Blinken, secrétaire d’État aux États-Unis, de fournir « tout ce qui est possible » à l’Ukraine, en vue de l’hiver.  

Les Russes « attaquent des infrastructures essentielles », a-t-il affirmé, citant centrales électriques, hôpitaux… « Les choses dont les gens ont besoin dans leur vie quotidienne et qui ne sont pas des cibles militaires », a déclaré M. Blinken aux journalistes depuis l’université de Stanford en Californie.  

« C’est un signe de désespoir de la part de la Russie », a-t-il dit.

Faisant référence à des informations établies par les services de renseignement américains, le porte-parole du département d’État a lui assuré que certains drones iraniens vendus à la Russie avaient présenté des dysfonctionnements.

Le fait que Moscou s’approvisionne en Iran témoigne, selon lui, de « l’énorme pression » sur la Russie après ses pertes en Ukraine, désormais « contrainte de recourir à des pays peu fiables comme l’Iran pour se fournir en matériel et équipements », a déclaré M. Patel.

Le porte-parole du département d’État a par ailleurs estimé que les livraisons de drones à Moscou violaient la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU qui validait le JCPOA, l’accord conclu entre les grandes puissances et Téhéran pour brider le programme nucléaire iranien, en échange d’une levée des sanctions internationales.

Cet accord signé en 2015 entre Téhéran et les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie et l’Allemagne, est aujourd’hui à l’agonie, après le retrait unilatéral des États-Unis de Donald Trump en 2018 et l’abandon progressif par l’Iran de ses obligations.

Des frappes russes, utilisant notamment des drones kamikazes, ont fait au moins huit morts dont quatre à Kyiv lundi matin, et ciblé des installations énergétiques dans plusieurs régions, une semaine après une vague de frappes massives sur le pays.