(New York) La justice fédérale américaine a en partie remis en cause jeudi une loi contre les armes à feu adoptée cet été par l’État et la ville de New York, qui ont fait de la lutte contre la violence par armes l’épine dorsale de leur politique sécuritaire.

Selon l’ordonnance d’un juge fédéral de la juridiction du nord de l’État – rendue publique par l’association Gun Owners of American (GOA) à l’origine du recours – il va être légalement de nouveau possible de se promener avec une arme à feu, même « dissimulée » dans un sac ou un étui, dans nombre de lieux publics de l’État et de sa mégapole, notamment sur la célèbre Times Square de Manhattan.

« Nous sommes reconnaissants envers le juge [fédéral Glenn] Suddaby d’avoir rapidement rétabli le droit des gens à conserver et à porter des armes », s’est félicité dans un communiqué le vice-président du lobby GOA, Erich Pratt.

Une législation locale de l’État de la gouverneure démocrate Kathy Hochul et de la municipalité du maire classé à l’aile droite du parti démocrate, Eric Adams, est entrée en vigueur le 1er septembre.

New York réagissait ainsi à l’arrêt qualifié de « scandaleux » de la Cour suprême des États-Unis – à majorité conservatrice – qui avait consacré en juin le droit des Américains contenu dans le second amendement de la Constitution à sortir armés de chez eux.

La Cour suprême avait invalidé les « restrictions » au port d’arme prévues par une loi new-yorkaise de 1913, alors que de grandes villes américaines sont confrontées à une hausse des crimes et délits et que le pays subit de terribles tueries.

Il y a un mois, le maire de New York a fait installer des pancartes « Times Square : Gun Free Zone » (« Zone sans arme à feu ») autour de cette place iconique de Manhattan, où se dressent des écrans publicitaires électroniques géants allumés jour et nuit.

La gouverneure du quatrième État américain de 20 millions d’habitants avait prévenu que les armes à feu, même « dissimulées » dans des étuis, sacs ou poches, étaient interdites dans les « bars, bibliothèques, écoles, services publics et hôpitaux » de la région.

Les anti-armes comme Kathy Hochul et Eric Adams ont menti et dénaturé le second amendement, mettant les New-Yorkais dans une situation périlleuse face à la hausse de la criminalité.

Erich Pratt, vice-président du lobby GOA

En réponse, la procureure générale de l’État, Letitia James, également démocrate, a annoncé qu’elle ferait « appel » de cette décision de la justice fédérale, car « les règles de bons sens sur les armes à feu sauvent des vies ».