(Los Angeles) Une vague de « chaleur extrême » frappe des dizaines de millions d’Américains ce week-end, avec de nombreux records de températures attendus dans le centre et le nord-est et un incendie de forêt se propageant de manière alarmante en Californie.

L’incendie « Oak Fire » — décrit comme « explosif » par les autorités — s’est déclaré vendredi dans le comté de Mariposa, près du Parc national de Yosemite et de ses séquoias géants.

Il s’est déjà déplacé sur quelque 4800 hectares, détruisant dix propriétés et en endommageant cinq autres, selon un bulletin samedi du Département californien des forêts et de la protection contre le feu.

Plusieurs routes ont été coupées et plusieurs zones ont reçu l’ordre d’évacuer, alors que le feu, d’une « activité extrême » et combattu par plus de 500 pompiers, n’était pas du tout maîtrisé samedi, selon la même source.

Des responsables cités par le Los Angeles Times ont estimé qu’il faudrait sans doute une semaine pour le circonscrire.

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Une maison a été la proie des flammes dans le comté de Mariposa, en Californie, le 23 juillet.

Plus de 6000 personnes ont été évacuées, selon un porte-parole des pompiers de Californie, précisant que des employés de différents services affluaient de tout l’État pour prêter main forte.

Le gouverneur de Californie Gavin Newsom a proclamé samedi l’« état d’urgence » dans le comté de Mariposa, en raison d’une situation de « péril extrême pour la sécurité des personnes et des biens ». Cela permet notamment de débloquer des financements. D’après un climatologue de l’université de Californie à Los Angeles, Daniel Swain, le feu « s’est propagé de manière importante dans presque toutes les directions », « dans un contexte de forte charge combustible et de sécheresse extrême ».

« La série d’incendies de forêt relativement modestes et non destructeurs qui a sévi en Californie jusqu’à présent cette saison semble terminée », a-t-il ajouté sur Twitter.

L’Ouest américain a déjà connu ces dernières années des incendies de forêt d’une ampleur et d’une intensité exceptionnelles, avec un très net allongement de la saison des incendies, un phénomène que les scientifiques attribuent au changement climatique.

Tornade

Des témoins ont posté sur les réseaux sociaux des images d’un immense et impressionnant tourbillon de fumée épaisse s’élevant de la forêt, comme une tornade, un phénomène dangereux de pyrocumulus qui peut alimenter l’incendie.

Ce feu est l’une des conséquences les plus dramatiques de la vague de chaleur qui touche les États-Unis ce week-end, dans une zone localisée entre la Californie et l’Oregon à l’ouest, mais de manière beaucoup plus étendue dans le centre et le nord-est.

« La chaleur extrême va se poursuivre dans le centre des États-Unis et s’étendre au nord-est ce week-end, avec de nombreux records de température qui devraient être établis aujourd’hui (samedi) et dimanche dans toute la région », a annoncé le service météo national (NWS).

« Cette chaleur alimentera les phénomènes météorologiques violents dans le nord du Midwest aujourd’hui (samedi), avec une menace importante de vents destructeurs, de gros grêlons et de quelques tornades », a-t-il poursuivi.

Une chaleur étouffante était notamment ressentie dans la capitale Washington, où la température a flirté avec la barre symbolique des 100 degrés Fahrenheit (38 degrés Celsius). New York n’était pas épargnée, avec des températures proches de 35 degrés.

La température ressentie pourrait aussi atteindre 43 degrés dans certaines zones de l’Utah (ouest), de l’Arizona (sud) et dans le nord-est, selon NWS.

PHOTO NATHAN HOWARD, ASSOCIATED PRESS

Nicole Brown s’essuie le visage sur le National Mall, à Washington, le 22 juillet.

État d’urgence

À Boston, où la maire Michelle Wu a décrété un « état d’urgence lié à la chaleur », prévoyant l’ouverture de lieux municipaux pour se rafraîchir et des piscines ouvertes plus longtemps, il pourrait faire 37 degrés dimanche.

Cette semaine, le président américain Joe Biden a une nouvelle fois souligné le « danger clair et immédiat » que représente le changement climatique, « une menace existentielle pour notre nation et le monde ». Mais ses marges de manœuvre sont limitées au Congrès et par la Cour suprême.

La planète a déjà enregistré cette année plusieurs canicules, comme en juillet en Europe occidentale ou en Inde en mars-avril. Leur multiplication est un signe indubitable du changement climatique, selon les scientifiques.

En juin 2021, un « dôme de chaleur » d’une intensité rarissime avait semé le chaos sur toute la côte ouest des États-Unis et du Canada, faisant plus de 500 morts et causant d’importants incendies, avec des températures frôlant les 50 degrés.