(Washington) Donald Trump et son ancien vice-président Mike Pence, deux candidats républicains potentiels à l’élection présidentielle américaine de 2024, ont tenu vendredi des rassemblements concurrents en Arizona.

Les deux hommes, dont la campagne victorieuse en 2016 a mené le milliardaire républicain à la Maison-Blanche, sont désormais brouillés après le refus de Mike Pence de bloquer la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à l’élection de 2020, et soutiennent des candidats rivaux au poste de gouverneur de cet État du sud-ouest des États-Unis.

Ce duel à distance en Arizona — M. Pence se trouvait dans la capitale Phoenix pour soutenir Karrin Taylor Robson, M. Trump à Prescott Valley pour appuyer Kari Lake — est intervenu au lendemain de révélations sur la situation de l’ancien vice-président lors de l’assaut contre le Capitole à Washington le 6 janvier 2021.

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Karrin Taylor Robson

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Kari Lake

Mike Pence, qui s’y trouvait pour superviser la certification des résultats de l’élection, avait dû se cacher pour échapper aux émeutiers à l’instar de nombreux parlementaires des deux bords.

Ses gardes du corps ont « commencé à craindre pour leur propre vie » et à « faire leurs adieux à leurs familles », a indiqué un responsable de la Maison-Blanche sous couvert d’anonymat devant la commission parlementaire chargée d’enquêter sur les évènements du 6 janvier.

Duel interposé

Donald Trump avait longuement refusé d’appeler ses partisans à quitter le bâtiment du Congrès et avait même de nouveau reproché dans un tweet à son vice-président de ne pas vouloir bloquer la certification, alimentant les griefs des protestataires.

« L’Arizona a enfin une chance d’avoir une SUPER gouverneure. Votez pour Kari Lake », avait écrit Donald Trump jeudi sur son réseau social Truth Social.

Après avoir faire attendre la foule pendant plus de deux heures, il a commencé son discours de vendredi en parlant d’immigration — un thème de campagne majeur en Arizona, État qui partage un long tronçon de frontière avec le Mexique.

Avant de rapidement obliquer vers l’élection de 2020 : « L’élection a été truquée et volée et notre pays est désormais détruit de manière systématique à cause de cela », a-t-il lancé à une foule qui s’est enflammée en retour.

De son côté, Mike Pence — qui avait tweeté en amont qu’il avait « hâte de faire campagne avec la prochaine gouverneure de l’Arizona @Karrin4Arizona ! » — s’est exprimé une vingtaine de minutes devant un public assis dans un entrepôt.

Il a salué les accomplissements des « quatre ans de l’administration Trump-Pence », critiquant brièvement la candidate soutenue par l’ancien président pour avoir auparavant été une supportrice des démocrates et pour son opposition initiale à M. Trump.

« Les républicains de l’Arizona n’ont pas besoin d’un gouverneur ayant soutenu Barack Obama et Hillary Clinton », a relevé M. Pence, estimant par ailleurs — en référence aux accusations de M. Trump concernant le scrutin de 2020 — que « si le parti républicain se laisse être consumé par les rancœurs du passé, nous perdrons ».

Donald Trump, qui conserve une forte emprise sur le parti républicain, flirte de plus en plus ouvertement avec l’idée d’une candidature à la présidentielle de 2024.

Mike Pence multiplie lui les interventions lors de conférences ou les apparitions auprès de candidats d’élections locales. Il n’exclut pas de se présenter contre son ancien colistier, assurant prier sur la question et que son épouse Karen et lui iront « là où nous serons appelés ».