(Washington) Les États-Unis attendent un flux de migrants historique à leur frontière avec le Mexique et peinent à accueillir les mineurs isolés, a reconnu mardi le ministre américain à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas.

« Nous sommes en voie d’avoir plus de personnes à la frontière sud-ouest que nous n’en avons eu au cours des 20 dernières années », a-t-il déclaré dans un communiqué. La situation « est difficile. Nous travaillons 24 heures sur 24 pour la gérer. »

L’arrivée croissante de mineurs non accompagnés, dont « certains ont six, sept ans » seulement, pose le problème le plus épineux parce que, contrairement aux adultes, ils ne sont pas renvoyés vers le Mexique ou leur pays d’origine, a souligné le ministre.  

Les structures d’accueil des gardes-frontières dédiées aux moins de 18 ans « sont bondées » et le ministère de la Santé « n’est pas en capacité d’accueillir les flux d’enfants seuls que nous connaissons », a encore admis M. Mayorkas.

Son communiqué intervient alors que les républicains ont accusé lundi le président démocrate Joe Biden d’avoir provoqué un appel d’air à la frontière en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur Donald Trump.

Le ministre a toutefois défendu la tradition d’accueil des États-Unis. « Nous sommes à la fois une nation de lois et d’immigrants, c’est une de nos fiertés », a-t-il écrit.

En février, plus de 100 000 migrants en situation irrégulière ont été arrêtés à la frontière, dont plus de 70 000 adultes seuls, près de 20 000 personnes en famille et 9457 mineurs isolés.

La plupart des familles sont renvoyées vers le Mexique ou leur pays d’origine, en vertu de règles édictées pour empêcher la propagation de la COVID-19, « sauf quand le Mexique n’est pas en capacité de les recevoir », a précisé M. Mayorkas.  

C’est notamment le cas dans la région du Rio Grande, frontalière du Texas où les structures américaines sont « sous tension », a-t-il admis.

Le haut responsable a notamment expliqué la hausse du nombre de migrants par « la pauvreté, des niveaux élevés de violence ainsi que la corruption au Mexique », au Guatemala, au Salvador et au Honduras.

Né à Cuba, M. Mayorkas a rappelé être « venu dans ce pays bébé, amené par des parents qui comprenaient l’espoir et la promesse de l’Amérique ».

« Aujourd’hui, de jeunes enfants arrivent à notre frontière avec ce même espoir. Nous pouvons y arriver », a-t-il conclu.