Les autorités américaines ont instauré vendredi des contrôles à trois aéroports américains pour détecter des passagers en provenance de la région de Wuhan, en Chine, qui pourraient être porteurs d’un virus similaire au SRAS. C’est la première mesure du genre depuis l’épidémie d’Ebola en Afrique en 2014.

« Entre 60 000 et 65 000 passagers en provenance de Wuhan arrivent aux États-Unis chaque année, notamment par trois vols directs chaque semaine », a dit Martin Cetron, directeur de la division de migration mondiale et de la quarantaine aux Centres de contrôle des maladies (CDC) du gouvernement américain, durant une conférence de presse téléphonique. « Nous estimons que dans les prochaines semaines il y en aura 5000 à cause du Nouvel An lunaire. »

Le virus, appelé « coronavirus 2019 nCoV », a fait 45 victimes dans la région de Wuhan, au centre de la Chine, dont deux morts. Deux cas ont été rapportés en Thaïlande et un au Japon. L’épidémie de SRAS en 2003 avait fait 9000 victimes et paralysé les transports dans tous les pays touchés. La région de Toronto avait connu 251 victimes, dont 44 étaient mortes.

« Les autorités chinoises ont partagé très rapidement les informations génétiques sur le virus avec nous », a dit Nancy Messonnier, directrice du Centre national des maladies respiratoires et de la vaccination des CDC. « Mais nous n’avons pas encore tous les détails sur la contagion, l’incubation et les symptômes que nous aimerions avoir. »

PHOTO EUGENE HOSHIKO, ASSOCIATED PRESS

Des passants portant des masques protecteurs dans une rue de Tokyo.

La Presse a demandé à Santé Canada si un contrôle aux frontières était prévu ici aussi, mais n’avait toujours pas de réponse au moment de publier.

Le contrôle dans les aéroports JFK de New York, de San Francisco et de Los Angeles se fera sur la base de la température corporelle et des symptômes. Les cas suspects seront envoyés à l’hôpital en isolement et les membres de leur famille seront testés. Les passagers en provenance de Wuhan recevront aussi une carte leur permettant d’entrer rapidement en contact avec les autorités médicales.

Signe que la situation évolue très rapidement, en début de conférence de presse le DCetron a dit qu’il n’y avait pas de contrôle de sortie aux aéroports voisins de Wuhan, mais il a par la suite rectifié l’information parce qu’une nouvelle sur un tel contrôle de sortie venait d’être publiée par les médias chinois.