(Washington) Donald Trump et son entourage ont lancé une charge virulente contre les médias et les démocrates, après la rectification par le New York Times d’un article à charge sur le juge de la Cour suprême Brett Kavanaugh.

Le juge Kavanaugh est «agressé par les mensonges et les médias bidons! Tout ça, parce que les médias lamestream travaillent avec leurs partenaires, les démocrates», a tweeté le président américain.

«Ils essaient de le détruire, d’influencer ses opinions, mais ils jouent mal. Ils devraient être poursuivis en justice!», a-t-il ajouté.

Choisi par Donald Trump pour siéger au sein du temple du droit américain, le magistrat conservateur avait été confirmé de justesse par le Sénat, il y a près d’un an, après avoir été accusé d’abus sexuels remontant à sa jeunesse.

Une ancienne connaissance d'école l’avait accusé, lors d’une audition très suivie au Congrès, d’avoir tenté de la violer quand elle avait 15 ans et lui 17.  

Une ancienne camarade d’études avait pour sa part assuré qu’il avait exhibé son sexe près de son visage lors d’une soirée arrosée sur le campus de l’université de Yale.

Le juge avait vivement démenti, se disant victime d’une campagne politique. Le FBI avait mené un complément d’enquête mais n’avait pu corroborer ces témoignages.

Dimanche, dans un article rédigé par deux de ses reporters qui s’apprêtent à publier un livre sur le sujet, le New York Times affirmait avoir appris l’existence d’un troisième incident, impliquant également une exhibition sexuelle à Yale.

Le Times donnait le nom d’un témoin qui avait rapporté la scène à la police fédérale et à des sénateurs il y a un an, et assurait que le FBI n’avait pas donné suite.

Dans la foulée, plusieurs candidats à la primaire démocrate, dont les sénatrices Kamala Harris et Elizabeth Warren, avaient appelé à destituer le juge Kavanaugh.

«Grossières»

Mais dimanche soir, le quotidien new-yorkais a publié une version complétée de son article.  

Dans une note de bas de page, l’éditeur a précisé que la victime présumée de cet incident n’avait pas voulu parler aux journalistes et que ses proches assuraient qu’elle n’en avait aucun souvenir.  

«Le New York Times fait machine arrière», a commenté Donald Trump. «C’EST INCROYABLE CE QUE CES GENS HORRIBLES PEUVENT FAIRE», a-t-il ajouté.

Les élus républicains ont rapidement emboîté le pas.  

«Les démocrates se sont saisis de nouvelles allégations sans substance, avec des sources faibles et un article peu étayé contre le juge Kavanaugh», a dénoncé le leader du Sénat Mitch McConnell devant la chambre haute du Congrès. «On tire d’abord et on corrige après», a-t-il encore critiqué.

«En tant que président de la commission judiciaire du Sénat, je peux vous promettre que le juge Kavanaugh ne sera pas destitué pour ces accusations grossières», a renchéri l’influent sénateur républicain Lindsey Graham sur Twitter.

Lors de son processus de confirmation tumultueuse, Brett Kavanaugh a toujours pu compter sur le soutien du président Trump, déterminé à marquer son empreinte sur le système judiciaire américain.

Son arrivée a placé les juges progressistes en minorité (4 sur 9) au sein de la Cour suprême, arbitre des grandes questions de société (avortement, port d’armes, droits des minorités…).

Elle a ravi les électeurs conservateurs et représente l’une des plus grandes victoires de Donald Trump, qui ne cesse de s’en prévaloir dans sa campagne pour sa réélection en 2020.