Le procureur général nommé par Donald Trump, William Barr, a franchi jeudi une étape décisive dans son processus de confirmation, en obtenant le feu vert de la commission judiciaire du Sénat.

Les douze sénateurs républicains de cette commission ont voté en sa faveur, alors que les dix démocrates s'y sont opposés. Un vote sur sa candidature devrait rapidement intervenir en séance plénière.

Les républicains ayant au Sénat une majorité de 53 sièges sur 100, le juriste de 68 ans est quasi assuré de faire son retour au gouvernement américain, plus de 25 ans après avoir été le procureur général du président George H. W. Bush.

À ce poste, il sera chargé de superviser la délicate enquête du procureur spécial Robert Mueller, qui cherche à établir s'il y a eu collusion entre Moscou et l'équipe de campagne du candidat Donald Trump lors de la présidentielle de 2016.

Lors de son audition à la mi-janvier devant la commission judiciaire, William Barr avait juré de protéger ces enquêtes de toute interférence politique, se posant en homme « indépendant ».

Malgré l'insistance des démocrates, il s'était toutefois gardé de s'engager à publier l'intégralité des conclusions de Robert Mueller.

Le président Trump ne cesse de dénoncer à propos de l'enquête russe une « chasse aux sorcières » sans fondement, menée par un procureur « hors de contrôle ».

William Barr avait lui-même critiqué un volet de l'enquête dans un mémo rédigé en juin, ce qui a nourri la suspicion de l'opposition à son encontre.

Il devrait succéder à Jeff Sessions, limogé en novembre par Donald Trump, qui lui reprochait notamment de s'être récusé dans l'enquête russe.

L'intérim est assuré depuis par l'ancien directeur de cabinet de Jeff Sessions, Matthew Whitaker, que les démocrates soupçonnent d'être à la botte du milliardaire républicain.