L'ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort,  a proféré « plusieurs mensonges évidents » malgré son accord de coopération à l'enquête russe, notamment sur ses contacts avec l'administration Trump ou avec un de ses anciens associés russes, a détaillé vendredi le procureur spécial Robert Mueller.

Poursuivi pour des malversations antérieures à 2016, Paul Manafort avait, dans l'espoir d'une peine allégée, accepté en septembre de coopérer avec l'enquête sur les soupçons de collusion entre Moscou et l'équipe de Donald Trump lors de la présidentielle de 2016.

En dépit de cet accord, Paul Manafort a menti aux enquêteurs, avait révélé le procureur spécial fin novembre, sans en dire plus.

Ses avocats avaient réfuté cette affirmation, assurant que leur client « pensait avoir donné des informations sincères ».

Une juge fédérale chargée de fixer la peine de Paul Manafort avait demandé au procureur spécial de préciser ses griefs.  

C'est ce qu'il a fait dans un document transmis vendredi, dont la version publique est largement expurgée.

Depuis l'accord, Paul Manafort « a proféré de multiples mensonges évidents-il ne peut pas s'agir de trous de mémoire », écrit le procureur spécial.

Lors de ses interrogatoires, « il a assuré ne pas avoir été en communication-directe ou indirecte-avec des responsables de l'administration », mais « les preuves montrent qu'il a menti sur ses contacts », écrit Robert Mueller, en citant des échanges en février et mai 2018.

L'ancien lobbyiste a également menti sur ses « interactions » avec un de ses anciens proches associés, un Russe nommé Konstantin Kilimnik, lié aux services de renseignement de Moscou, ajoute le procureur spécial. Le détail sur ces échanges sont couverts par de l'encre noire.

Il s'est aussi éloigné de la vérité sur un versement de 125 000 dollars adressés à une de ses compagnies en 2017.

Ses mensonges pourraient lui valoir une peine alourdie, mais Paul Manafort a encore une carte en main : le président Trump, louant son « courage », a laissé entendre qu'il pourrait lui accorder une grâce présidentielle.

Le locataire de la Maison-Blanche nie toute collusion avec le Kremlin et accuse le procureur Mueller de pousser les témoins à mentir.