Ivanka Trump, la fille et conseillère du président américain, a envoyé l'an dernier des milliers de courriels avec une adresse personnelle dans le cadre de son emploi au gouvernement, a révélé lundi le Washington Post.

Les courriels de Mme Trump auraient été envoyés à des employés de la Maison-Blanche, à des représentants du cabinet et à ses adjoints.

Pendant la campagne à la présidence de 2016, Donald Trump avait critiqué sans relâche son adversaire démocrate, Hillary Clinton, pour avoir utilisé son serveur personnel lorsqu'elle était secrétaire d'État. Il l'avait surnommée «Hillary la corrompue» («Crooked Hillary») et avait dit qu'elle devrait être jetée en prison («Lock her up!»).

La Maison-Blanche n'avait pas immédiatement réagi à la nouvelle, lundi, mais un porte-parole de l'avocat d'Ivanka Trump, Abbe Lowell, n'a pas remis en doute les informations.

Le porte-parole Peter Mirijanian a déclaré que pendant la «période de transition au gouvernement», Mme Trump avait «parfois» utilisé son adresse courriel privée, «presque toujours pour des questions de logistique et d'horaire relativement à sa famille».

Il a assuré qu'aucune information confidentielle n'avait été transmise et que les courriels avaient été sauvegardés pour respecter la loi.

Selon M. Mirijanian, lorsque des médias ont soulevé des questions sur le sujet il y a 14 mois, la fille du président avait vérifié ses courriels avec l'avocat de la Maison-Blanche et s'était expliquée aux leaders du Congrès.

Le Washington Post a pu obtenir ces informations à la suite de demandes d'accès à des documents publics formulée par un groupe progressiste de surveillance du gouvernement, l'American Oversight.

Le directeur principal de l'organisation, Austin Evers, a fait valoir que «la famille du président n'était pas au-dessus des lois» et a appelé le Congrès à mener une enquête.

«Pendant plus de deux ans, le président Trump et les dirigeants du Congrès ont dit très clairement qu'ils croyaient que l'utilisation d'un serveur personnel pour des affaires gouvernementales constituait une infraction grave nécessitant une enquête et même une condamnation. Nous nous attendons à la même chose dans ce cas», a-t-il plaidé.