Le nombre de personnes ayant succombé à une surdose de drogue aux États-Unis a commencé à se stabiliser après des années de hausse imputables à l'épidémie d'opioïdes, a annoncé mardi le secrétaire à la Santé, Alex Azar, tout en prévenant qu'il est encore trop tôt pour déclarer victoire.

La lutte contre l'épidémie d'opioïdes aux États-Unis est l'un des rares dossiers sur lesquels les républicains et les démocrates sont d'accord. Un projet de loi prévoyant des fonds importants pour le traitement des personnes touchées a été adopté sous l'ancien président Barack Obama et deux autres ont suivi sous le président Donald Trump.

Plus de 70 000 personnes sont mortes d'une surdose de drogue l'année dernière aux États-Unis, selon les chiffres préliminaires publiés cet été par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), soit une augmentation de 10% par rapport à 2016.

Dans la version écrite du discours qu'il devait prononcer mardi lors d'un événement sur les soins de santé à Washington, M. Azar affirme qu'à la fin de l'année dernière et au début de cette année, le nombre de décès par surdose «a commencé à plafonner». Il ne suggère pas que les décès ont diminué, mais note plutôt qu'ils semblent augmenter plus lentement.

Plus tôt ce mois-ci, les CDC ont publié des données préliminaires indiquant un ralentissement du nombre de décès par surdose à la fin de 2017 et au cours des trois premiers mois de cette année. Selon les chiffres préliminaires de la CDC, le rythme de l'augmentation au cours des 12 derniers mois est passé de 10% à 3%.

Malgré ce ralentissement, les États-Unis font toujours face à l'épidémie de surdoses de drogue la plus meurtrière de leur histoire. Les opioïdes ont été impliqués dans la plupart des décès par surdoses, faisant près de 48 000 victimes l'année dernière.

Mais alors que les surdoses d'opioïdes sur ordonnance et d'héroïne semblent se stabiliser, les décès impliquant le fentanyl, la cocaïne et les méthamphétamines sont en augmentation. Le fentanyl est un opioïde synthétique beaucoup plus puissant que l'héroïne, et il est notamment utilisé comme additif dans les drogues illicites.

Les chiffres définitifs pour 2018 ne seront pas disponibles avant la fin de l'année prochaine et la situation pourrait encore s'aggraver d'ici là.