Le suspect de la tuerie du mois de février dans une école secondaire de la Floride, Nikolas Cruz, a dit à un détective qu'un démon dans sa tête - «son mauvais côté» - lui avait dit de brûler, de tuer et de détruire, et qu'il avait pensé à se rendre dans un parc pour tuer des gens environ une semaine avant de commettre le massacre qui a fait 17 morts à l'école de Parkland, selon une transcription de son interrogatoire rendue publique lundi.

Pendant plus de 11 heures d'interrogatoire mené par le détective John Curcio, du bureau du shérif du comté de Broward, Nikolas Cruz a généralement répondu par de courtes phrases et a acquiescé par oui ou par non aux questions de l'enquêteur. Le suspect parlait si bas que le détective lui a dit à plusieurs reprises d'élever la voix. À deux reprises, lorsque M. Curcio a quitté la pièce, le jeune homme 19 ans s'est maudit lui-même et a dit qu'il voulait mourir et qu'il méritait de mourir.

«Tu n'es rien», s'est dit le suspect à lui-même, avant de lancer des jurons.

Les procureurs ont publié la transcription de 216 pages, lourdement caviardée, de la déclaration de Nikolas Cruz après la fusillade, conformément à la décision d'un juge qui a statué le mois dernier que les parties de l'interrogatoire qui ne sont pas des aveux devaient être rendues publiques. L'interrogatoire a commencé environ quatre heures après la tuerie du 14 février à l'école Marjory Stoneman Douglas à Parkland, et environ deux heures et demie après l'arrestation du suspect.

L'Associated Press et d'autres médias avaient réclamé la publication de la transcription de l'interrogatoire en vertu des lois sur les archives publiques de la Floride. Les avocats de Nikolas Cruz faisaient valoir que la divulgation des documents pourrait nuire à son droit à un procès équitable.

Une voix dans sa tête

Les détails de la fusillade ont été caviardés, mais la transcription de l'interrogatoire aborde tout un éventail de sujets, dont la mort des parents du suspect, son penchant pour tuer des animaux, son ancienne petite amie, son frère, les armes à feu, ses tentatives de suicide et, surtout, «la voix». Nikolas Cruz a déclaré à l'enquêteur Curcio que la voix était apparue après la mort de son père il y a une quinzaine d'années, mais qu'elle s'était faite plus insistante après la mort de sa mère en novembre.

Nikolas Cruz a affirmé qu'il s'agissait de la voix d'un homme, à peu près de son âge, et que la seule personne à qui il en avait parlé était son frère.

L'enquêteur lui a demandé ce que la voix lui avait dit.

«Brûle. Tue. Détruit», a répondu le suspect.

«Brûler, tuer et détruire quoi?», lui a demandé le détective.

«Tout», a répondu Nikolas Cruz.

Le jeune homme a également déclaré à l'enquêteur qu'il avait acheté une arme à feu parce qu'il était terrifié par les démons et les voix qu'il entendait dans sa tête. C'est cette même arme qui aurait été utilisée dans la fusillade à Parkland.

Il a aussi dit au détective qu'il avait tenté de se suicider environ deux mois avant la fusillade en avalant la quasi-totalité d'un contenant d'ibuprofène.

Les avocats de Nikolas Cruz ont indiqué qu'il plaiderait coupable en échange d'une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle. Les procureurs réclament la peine de mort.