Montréal a la cote auprès des ténors du Parti démocrate. Après les visites rapprochées de Barack Obama, Bill Clinton et Hillary Clinton au cours des six derniers mois, c'est aujourd'hui au tour de Joe Biden de s'adresser aux Montréalais.

Tête d'affiche d'une conférence intitulée The Art of Leadership, l'ancien vice-président américain, qui est arrivé hier soir à Montréal, prononcera un discours à 16 h aujourd'hui au Palais des congrès. « Il va surtout parler des leçons de leadership apprises pendant ses années à la Maison-Blanche et au cours de sa carrière », a dit à La Presse Bill Russo, porte-parole de l'ancien sénateur du Delaware.

Les confidences de M. Biden ne sont pas bon marché. Pour l'entendre, il faut s'inscrire à la journée complète de la conférence. Les billets les moins chers, offerts sur le site web des organisateurs, coûtent 499 $. 

Ceux qui veulent se faire prendre en photo avec l'ancien numéro 2 de l'administration Obama lors d'une courte réception après le discours doivent se procurer un billet à 1249 $.

RENCONTRE AVEC LA MAIRESSE

La nouvelle mairesse de Montréal, Valérie Plante, assistera au discours et aura une rencontre privée de 15 minutes avec M. Biden.

L'attaché de presse de Mme Plante, Marc-André Viau, note que la mairesse a demandé à rencontrer le politicien américain. « M. Biden a fait partie d'une administration qui a défoncé un certain plafond de verre, en étant liée au premier président noir des États-Unis. Valérie Plante aimerait avoir ses conseils sur comment on répond aux attentes qui ont été créées pendant une campagne. Dans le temps qui lui sera alloué, Mme Plante veut profiter au maximum de l'expérience et de l'expertise de M. Biden », a dit Marc-André Viau.

TOURNÉE PRÉÉLECTORALE  ?

Selon son porte-parole, M. Biden quittera Montréal immédiatement après la fin de la conférence. Le politicien, qui a prononcé un discours à Toronto hier, encore dans le cadre de The Art of Leadership, montera sur scène à Portland, en Oregon, demain.

Aux États-Unis, Joe Biden fait la promotion du livre qu'il vient tout juste de publier, Promise me, Dad (Promets-moi, papa). Dans ce récit autobiographique, il raconte le cancer de son fils Beau, mort en 2015, et l'impact du deuil sur sa carrière politique, notamment sur sa décision de ne pas se présenter à la présidence en 2016.

Ces jours-ci, cependant, plusieurs journaux et magazines américains, dont le Baltimore Sun et le Vanity Fair, voient dans la tournée continentale de l'ancien vice-président une première étape dans la course à la Maison-Blanche de 2020.

Selon Frédérick Gagnon, directeur de l'observatoire sur les États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand de l'UQAM, il ne serait pas surprenant que Joe Biden affronte Donald Trump à la prochaine élection. 

« Même s'il aura 78 ans lors des prochaines élections, le fait que Joe Biden est très connu et qu'il a de larges appuis fait de lui une opposition crédible à Donald Trump », soutient Frédérick Gagnon.

« Ce n'est pas un politicien classique. Il aime bien improviser et n'a pas la langue dans sa poche, note M. Gagnon. D'ailleurs, on voit que les conservateurs le craignent. Ils l'attaquent sans arrêt dans les médias comme Breitbart. »

Les sondages sont plus flatteurs à l'égard de l'ancien vice-président. Si Donald Trump recueille tout juste 35 % d'approbation, note Frédérick Gagnon, Joe Biden, lui, en récolte 55 %. « Il y a un réel appétit pour sa candidature aux États-Unis. »