Les parlementaires américains ont annoncé mardi qu'ils reconduiraient d'un an l'interdiction de transférer aux États-Unis des détenus de la prison de Guantanamo, sur l'île de Cuba, le président Barack Obama n'ayant pas présenté de plan de fermeture au Congrès.

Les transfèrements aux États-Unis ont été interdits par le Congrès en 2011, empêchant le président américain de tenir sa promesse de fermer la prison militaire créée en 2002, et dans laquelle 113 prisonniers de la « guerre contre le terrorisme » se trouvent encore.

Les élus ont présenté mardi leur proposition de loi sur la défense 2016, dans laquelle sont réinscrites les restrictions. Le Congrès doit l'adopter dans les prochaines semaines.

« Si l'administration se plaint des mesures concernant Guantanamo, c'est de leur faute, car ils n'ont jamais présenté de plan, alors qu'on aurait probablement pu le soutenir pour régler enfin ce problème », a déclaré le sénateur John McCain, président républicain de la commission de la Défense du Sénat.

Il avait rencontré à ce sujet Barack Obama à la Maison-Blanche, qui n'a selon lui jamais donné suite malgré ses promesses. John McCain est l'un des républicains favorables à la fermeture.

Mais « le plan arrive », a assuré le représentant démocrate Adam Smith. « Je leur en ai parlé, ils envisagent plusieurs options, on attendait le plan il y a plusieurs semaines et on l'attend pour bientôt ».

Il a expliqué que le but était de trouver une prison de très haute sécurité où incarcérer entre 45 et 50 individus jugés très dangereux.

Deux lieux étaient à l'étude cet été : la prison militaire de Fort Leavenworth, au Kansas, et celle de Navy Brig à Charleston, en Caroline du Sud.

Le Congrès interdit également les transfèrements dans quatre pays dont la situation sécuritaire rend tout contrôle impossible : Yémen, Libye, Syrie, Somalie. Or, la majorité des détenus classés libérables sont originaires du Yémen.

Les trois dernières libérations, en septembre, se sont faites vers le Royaume-Uni, l'Arabie Saoudite et le Maroc.