Les militaires n'ont pas les moyens de repérer efficacement de petits engins volants pénétrant le centre de la capitale américaine, a reconnu mercredi un haut responsable militaire américain deux semaines après l'intrusion d'un mini-hélicoptère près du Congrès.

Le mini-hélicoptère (autogire) qui s'est posé sur une pelouse à côté du Capitole le 15 avril «n'a pas été détecté» par les systèmes de défense de la capitale américaine, a reconnu devant le Congrès l'amiral Bill Gortney qui dirige le Norad, le commandement militaire responsable de la sécurité aérienne des États-Unis et du Canada.

«Identifier des objets volant à vitesse faible et à basse altitude reste un défi opérationnel et technique», a déclaré l'amiral.

L'amiral Gortney a reconnu que s'il l'avait voulu, le pilote du mini-hélicoptère aurait pu écraser son engin sur le Capitole ou sur la Maison-Blanche. Le pilote, Douglas Hugues, un postier de 61 ans, protestait contre la déréglementation du financement électoral.

«Nous travaillons à des solutions techniques», dont le système JLENS de Raytheon, un radar porté par un immense aérostat (dirigeable attaché), pour pouvoir repérer de petits engins comme l'autogire, a-t-il expliqué.

Mais le système «est encore en cours de test», a-t-il poursuivi. «Nous devrons trouver pourquoi, alors que nous le testions, il n'a pas été capable de détecter» le mini-hélicoptère, a-t-il dit.

L'amiral a refusé de dire publiquement aux parlementaires qui l'interrogeaient quand il aurait à sa disposition un système opérationnel, réservant sa réponse à une séance à huis clos.

«On est capable d'envoyer un homme sur la Lune, un véhicule sur Mars, mais on ne peut pas arrêter un facteur qui arrive sur son autogire», a ironisé Mark Meadows, un représentant de la Caroline du Nord.

La détection des petits engins volants devient cruciale avec le développement des drones civils, récréatifs et commerciaux.

L'instance de régulation aéronautique américaine, la FAA, a commencé l'année dernière à autoriser au cas par cas l'exploitation commerciale de petits drones, dans l'attente d'une réglementation qui leur ouvrira en grand le ciel américain.

Près de 250 autorisations au cas par cas ont été données depuis septembre 2014, pour la surveillance d'infrastructures, les tournages de films, la surveillance des récoltes ou la promotion immobilière, selon la FAA.