Le président Barack Obama, confronté à un scandale au ministère des Anciens combattants, a promis mercredi que des sanctions seraient prises si des fautes étaient prouvées, mais a renouvelé sa confiance au ministre responsable.

«Si ces accusations sont avérées, c'est déshonorant, scandaleux et je ne tolèrerai pas (cette situation), point à la ligne», a lancé M. Obama lors d'une intervention à la Maison-Blanche.

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Son administration s'est retrouvée sur la défensive après des informations de presse sur de graves dysfonctionnements dans des hôpitaux gérés par le ministère des Anciens combattants.

Des révélations le mois dernier sur un hôpital militaire de Phoenix, dans l'Arizona, ont particulièrement relancé la controverse, qui dure depuis des mois au niveau national.

Comme dans de nombreux autres hôpitaux militaires, les anciens combattants y attendent parfois des mois avant de pouvoir décrocher un rendez-vous avec un médecin. Mais dans l'établissement de Phoenix, des responsables sont accusés d'avoir mis en place un système afin de dissimuler la longueur des listes d'attente. Les retards auraient à ce jour coûté la vie à 40 patients.

Le secrétaire aux Anciens combattants, le général à la retraite Eric Shinseki, a été malmené au Congrès la semaine dernière par des parlementaires, qui l'ont accusé d'essayer d'étouffer le scandale. De nombreux républicains ont appelé à la démission du ministre, lui-même vétéran de la guerre du Vietnam et nommé en 2009.

M. Obama a détaché l'un de ses hommes de confiance, le secrétaire général adjoint de la Maison-Blanche Rob Nabors, pour enquêter. Il a reçu mercredi matin ce dernier et le général Shinseki qui est parti de la Maison-Blanche sans faire de commentaire.

«Je sais que les gens sont en colère et veulent des conséquences rapides. Je comprends cela. Mais il faut que les enquêteurs puissent faire leur travail et aller au fond des choses. Nos anciens combattants méritent de savoir ce qui s'est passé», a argumenté le président.

«Une fois que les faits seront établis, je vous assure que s'il y a eu faute, elle sera punie», a-t-il dit.

Sollicité par des journalistes sur une éventuelle offre de démission de M. Shinseki, M. Obama soutenu son ministre, «un grand serviteur de l'État et un grand soldat». Mais il a laissé ouverte la question de son départ.

«S'il ne pense pas qu'il peut faire du bon travail et s'il pense qu'il n'a pas été à la hauteur pour nos anciens combattants, alors je suis certain que ça ne l'intéressera pas de continuer» à son poste, a estimé le dirigeant.

«À l'heure actuelle, (M. Shinseki) veut résoudre le problème et oeuvrer avec nous à le faire», a assuré le président.

Très critique de l'administration, le sénateur de l'Arizona John McCain a dit mercredi être «satisfait que le président ait jugé enfin utile de s'exprimer après avoir refusé pendant des semaines de reconnaître ce scandale». Mais il a aussi jugé que les annonces de M. Obama étaient «totalement insuffisantes».